Lituanie : une ex-ministre et un novice en politique au 2e tour de la présidentielle

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Par Vaidotas BENIUSIS - Vilnius (AFP)
Publié le 13 mai 2019 - 03:09
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L'économiste Gitanas Nauseda, arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Lituanie, a voté par anticipation le 10 mai 2019 à Vilnius
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© Petras Malukas / AFP
L'économiste Gitanas Nauseda, arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Lituanie, a voté par anticipation le 10 mai 2019 à Vilnius
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L'ex-ministre conservatrice des Finances, Ingrida Simonyte est arrivée en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Lituanie et affrontera au second tour le 26 mai l'économiste Gitanas Nauseda, novice en politique.

Le Premier ministre de centre gauche Saulius Skvernelis, battu dimanche, a annoncé qu'il démissionnera le 12 juillet, date à laquelle s'achève le second mandat de la présidente sortante Dalia Grybauskaite.

Selon des résultats définitifs publiés lundi matin, Mme Simonyte a obtenu une courte victoire avec 31,13% de voix contre 30,95% pour M. Nauseda, tandis que M. Skvernelis est arrivé troisième avec 19,72%.

"Je veux remercier tous ceux qui ont pris à coeur notre message qui dit que nous voulons un Etat-providence en Lituanie et que nous voulons plus de paix politique", a déclaré M. Nauseda.

La campagne présidentielle a été dominée par la question de la fracture sociale entre riches et pauvres qui grandit en Lituanie en dépit d'une croissance solide.

Les trois favoris avaient affirmé qu'ils chercheraient à s'attaquer à ce problème.

"Nauseda a plus de chances d'attirer des voix données aux autres candidats (au premier tour), surtout à gauche", a estimé un analyste de l'université de Vilnius Ramunas Vilpisauskas.

Selon lui, aucun des favoris n'introduirait de changements radicaux concernant la diplomatie et la défense.

"Avec Nauseda, on pourra avoir des modifications tactiques dans la communication avec les voisins, mais la ligne stratégique ne devrait pas changer", a encore dit à l'AFP le politologue. "Après le premier tour il est évident que les Lituaniens ont voté pour la continuité".

- "Réduire la polarisation" -

M. Skvernelis n'a pas attendu le résultat final du décompte des voix pour reconnaître sa défaite.

"Mon échec à parvenir au second tour reflète l'estimation portée sur moi en tant qu'homme politique", a-t-il dit à la télévision publique LRT. "En tant qu'homme politique j'accepte cette estimation et dois prendre cette décision", a-t-il ajouté, précisant qu'il présenterait la démission de son gouvernement en juillet.

Cette date permettra au nouveau chef de l'Etat de nommer son successeur.

Ancien conseiller d'une banque d'affaires, âgé de 54 ans, M. Nauseda séduit les électeurs à la recherche d'un président impartial au-dessus des querelles politiques.

Il propose de combattre l'injustice sociale partout dans ce pays de 2,8 millions d'habitants, à la démographie déclinante en raison, notamment, d'une migration massive de jeunes vers l'Occident.

Après avoir fait son devoir civique dès vendredi dans le cadre du vote anticipé, il a déclaré qu'il avait "le sentiment d'avoir la lourde responsabilité de réduire la polarisation".

- "Rattraper les pays occidentaux" -

"Nous ne pouvons pas isoler Vilnius du reste de la Lituanie", avait lancé sa rivale, Ingrida Simonyte, 44 ans, au cours du meeting de clôture de sa campagne électorale dans la capitale. Elle a proposé de réduire le fossé économique entre zones rurales et urbaines grâce à la stimulation de la croissance.

Libérale, elle soutient l'union entre personnes de même sexe.

Des électeurs interrogés par l'AFP dimanche ont souhaité notamment un renforcement de la lutte contre la corruption et une amélioration de leur pouvoir d'achat.

"Nous pouvons faire plus pour rattraper les pays occidentaux", a affirmé une vendeuse de 21 ans, Raminta Tubinyte, qui a voté pour Mme Simonyte.

En Lituanie, le président n'exerce pas de pouvoir politique au quotidien, mais il est responsable de la politique étrangère et participe aux sommets de l'UE.

Il nomme les ministres, les juges et les chefs de l'armée et de la banque centrale, mais le plus souvent il doit obtenir l'assentiment du Premier ministre ou du Parlement.

Les neuf candidats à la présidence se sont présentés comme des partisans convaincus de l'Union européenne et de l'Otan, considérées comme une assurance contre le grand voisin russe.

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