A Manille, un cours d'eau "poubelle" asphyxié par le plastique

Auteur:
 
Par AFP - Manille
Publié le 05 juin 2018 - 12:28
Image
Un cours d'eau rempli de détritus à Manille, le 12 mai 2018
Crédits
© NOEL CELIS / AFP
Un cours d'eau rempli de détritus à Manille, le 12 mai 2018
© NOEL CELIS / AFP

Un bouclier de détritus cache l'Estero de Magdalena, un cours d'eau qui serpente dans un bidonville de Manille. La couche est si épaisse qu'on croirait pouvoir marcher dessus.

Mais le patchwork fétide de bouteilles en plastiques, d'emballages de plats à emporter et de sacs en plastique ne forme qu'une couche poreuse flottant sur les eaux sales de cet affluent du Pasig, le plus grand fleuve de Manille, lui aussi lourdement pollué.

Les autorités municipales accusent les habitants du bidonville de se servir de l'Estero de Magdalena comme décharge à ciel ouvert. Elles ont installé des barrages antipollution pour empêcher les déchets de descendre vers l'aval.

Les gens "transforment les cours d'eau en poubelle", se lamente Lorenzo Alconera, des services de l’ingénierie de la capitale. "Nous voulons bloquer les déchets pour les ramasser plus aisément. On ne veut pas qu'ils s’écoulent dans le Pasig".

Les déchets qui passent dans le fleuve finissent en mer de Chine méridionale ou refoulées par les marées dans le Laguna de Bay, le plus grand lac du pays.

La pollution plastique est un grave problème dans l'archipel, qui, avec la Chine, l'Indonésie, la Thaïlande et le Vietnam, est l'un des plus grands responsables du fléau.

Une grande partie de ce plastique finit dans la mer.

La municipalité affirme qu'elle nettoie fréquemment le cours d'eau avec des équipements lourds.

Ce qui ne console guère les familles pauvres qui vivent dans des cahutes faites de bric et de broc, dans une atmosphère propice à la propagation de maladies évitables comme le choléra et la fièvre typhoïde.

En plus de la crainte des infections, les habitants doivent vivre avec une puanteur constante.

"On ne peut pas dormir correctement à cause des ordures. Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, il y a les odeurs", dit à l'AFP Marlyn Estrada Calderon, une vendeuse de 35 ans.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.