Merkel rencontre les sociaux-démocrates pour sortir de l'impasse

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Par AFP
Publié le 13 décembre 2017 - 11:56
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La chancelière Angela Merkel le 13 décembre 2017 à Berlin
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© TOBIAS SCHWARZ / AFP
La chancelière Angela Merkel le 13 décembre 2017 à Berlin
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Dirigeants conservateurs et sociaux-démocrates se sont réunis mercredi soir à Berlin pour savoir s'ils étaient prêts à ouvrir des discussions communes en vue de former un prochain gouvernement, une décision qui devrait incomber vendredi à la direction du SPD, le Parti social-démocrate.

"Les représentants des partis et groupes parlementaires de la CDU, de la CSU et du SPD ont eu aujourd'hui une conversation ouverte et confiante", ont expliqué les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel et de leur allié bavarois CSU dans un court communiqué.

Ils ont rappelé vouloir rapidement entrer en pourparlers avec les sociaux-démocrates afin de constituer "un gouvernement stable".

Car la cheffe du gouvernement actuel est impatiente de trouver un accord avec le SPD : "Je n'exagère pas en disant que le monde attend que nous puissions agir", a déclaré en début de semaine Mme Merkel, sortie victorieuse mais affaiblie du scrutin du 24 septembre.

Par conséquent, celle qui dirige la première économie européenne depuis douze ans n'a plus d'autre choix que de s'allier de nouveau avec les sociaux-démocrates après le retentissant échec des pourparlers avec les libéraux et les écologistes.

Si les conservateurs sont donc très pressés d'entamer des discussions pour pouvoir -si tout va bien- former un gouvernement au premier trimestre 2018, le SPD, échaudé après son résultat historiquement bas aux élections, se fait prier.

Le parti de M. Schulz, qui marche sur des oeufs, reste toujours partagé sur la façon d'aider à la mise en place d'un nouveau gouvernement et ne décidera que vendredi quel scénario il privilégie, selon la CDU.

- GroKo, gouvernement minoritaire ou ... KoKo ?

Les délégués du SPD sont en effet très divisés sur la pertinence de prolonger la grande coalition (GroKo) sortante, susceptible de nourrir davantage l'extrême droite et d'accélérer la descente aux enfers de leur formation.

Au soir des législatives, Martin Schulz avait annoncé une cure d'opposition pour son parti. Mais la menace d'élections anticipées et la pression du chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier -lui-même social-démocrate- l'ont contraint à une délicate volte-face.

Le patron du SPD évoque du coup d'autres options à la "Groko", comme un gouvernement minoritaire des conservateurs soutenu de l'extérieur par les sociaux-démocrates, ou une solution hybride, où seuls des projets-clés seraient inscrits dans un contrat de coalition, d'autres resteraient sujets à négociation au Bundestag, la chambre basse du Parlement. Une coalition de coopération déjà baptisée "KoKo" dans la presse.

"Des majorités fluctuantes peuvent paraître en théorie intéressantes mais en pratique cependant, cela rendrait très difficile une bonne coopération", a estimé un représentant de la CDU, Volker Bouffier, dans la Frankfurter Allgemeinen Zeitung.

Ces tergiversations sont jugées "ridicules" par les conservateurs, qui sont toutefois prêts à ménager les sociaux-démocrates dont ils "ont absolument besoin" pour constituer un gouvernement stable et éviter des élections anticipées risquées, note mercredi l'édition en ligne du Spiegel.

-Lignes rouges ? -

Quelle que soit la forme d'un futur gouvernement, Martin Schulz a déjà posé un certain nombre de conditions. A commencer par des avancées dans la refonte de la zone euro, au diapason d'Emmanuel Macron qui propose un budget commun pour la région et un ministre européen des Finances. Ces idées ont jusqu'ici été accueillies avec scepticisme par la chancelière qui redoute toute mutualisation de la dette.

Les sociaux-démocrates veulent aussi une assurance universelle en matière de sécurité sociale ou encore un assouplissement des règles du regroupement familial pour les réfugiés. Deux propositions pour le moment rejetées par les conservateurs.

"Il ne serait pas intelligent de dresser des lignes rouges ou de déclarer que certains points ne sont pas négociables", a estimé Olaf Scholz, un poids lourd du SPD.

Le chef des sociaux-démocrates est condamné à s'imposer sur certains points, faute de quoi les militants -dont le feu vert est indispensable à la mise en place d'une éventuelle nouvelle alliance- risquent de lui refuser leur soutien.

Avec pour conséquence probable l'organisation d'élections anticipées, dont personne ne veut de peur qu'elles ne profitent surtout au parti d'extrême droite l'Alternative pour l'Allemagne.

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