Meurtre d'un garçon néerlandais : le suspect va être extradé aux Pays-Bas vingt ans après

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Par Sara MAGNIETTE, avec le bureau de Madrid - La Haye (AFP)
Publié le 27 août 2018 - 15:42
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Jos Brech, soupçonné du meurtre de Nicky Verstappen, arrêté en Espagne le 26 août 2018, sur une photo fournie par la police espagnole le 27 août
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© Spanish Police / Spanish Police/AFP
Jos Brech, soupçonné du meurtre de Nicky Verstappen, arrêté en Espagne le 26 août 2018, sur une photo fournie par la police espagnole le 27 août
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Vingt ans après le meurtre du petit Nicky Verstappen qui avait bouleversé les Néerlandais, le suspect, un expert en survie, a accepté lundi d'être extradé aux Pays-Bas à la suite de son arrestation dimanche en Espagne, dans une zone montagneuse près de Barcelone.

Ce Néerlandais de 55 ans, Jos Brech, sera en attendant placé en détention provisoire sur le territoire espagnol, a décidé l'Audience nationale, un haut tribunal de Madrid chargé des procédures d'extradition.

Déféré lundi matin devant le tribunal de Granollers, au nord-est de Barcelone, le suspect a été interrogé en vidéoconférence par une magistrate de l'instance madrilène à qui il a affirmé qu'il vivait en Espagne depuis la mi-mars et voyageait auparavant sans adresse fixe.

Accusé d'homicide, agression sexuelle et enlèvement de mineur, il risque la réclusion criminelle à perpétuité aux Pays-Bas, auxquels, selon l'Audience nationale, il a "accepté d'être remis".

Caché près de Castellterçol, à 50 kilomètres de Barcelone, Jos Brech a été arrêté dimanche au moment où "il sortait couper du bois", a raconté lundi la police espagnole dans un communiqué.

Sur les images diffusées par la police, on peut voir le suspect portant un T-shirt vert, un pantalon beige et des sandales, menotté sur un chemin.

Présenté comme un expert en survie, Jos Brech avait de quoi pêcher, un livre sur les plantes comestibles et de la nourriture lyophilisée.

Il vivait sous "une tente dans les bois", près d'une maison où habitent plusieurs personnes sans domicile fixe, a expliqué au journal De Telegraaf le Néerlandais ayant permis à la police de remonter jusqu'au suspect après l'avoir reconnu sur des photos.

"Il m'a dit qu'il aimait vivre dans la nature et que c'est pour ça qu'il était là", a ajouté ce témoin ayant requis d'anonymat.

- Recherche d'ADN de grande ampleur -

Nicky Verstappen, 11 ans, avait disparu d'un camp de jeunesse dans la nuit du 9 au 10 août 1998 dans la province de Limbourg, dans le sud des Pays-Bas.

Ce camp d'été, dans lequel le suspect travaillait selon la police espagnole, avait été installé dans la réserve naturelle de Brunssummerheide, près de la frontière avec l'Allemagne. Le corps de l'enfant, agressé sexuellement avant d'être tué, avait été découvert le lendemain soir près du camp.

Au moment des faits, la police néerlandaise avait procédé à des recherches de grande envergure, suivies de très près aux Pays-Bas, mais sans succès.

Et c'est finalement la plus grande recherche d'ADN jamais faite dans ce pays, effectuée en février dernier sur 21.500 hommes âgés de 18 à 75 ans, qui a permis par extension de mener au suspect, originaire de Simpelveld, une petite ville du sud des Pays-Bas, selon des médias néerlandais.

- La famille veut des "réponses" -

Entendu au début de l'enquête en tant que témoin, Jos Brech n'a pas participé à cette recherche d'ADN, ce qui a éveillé les soupçons des enquêteurs. Des suspicions renforcées lorsque sa famille a signalé sa disparition en avril après qu'il l'eut informée qu'il partait pour une balade en montagne.

La police avait ensuite annoncé la semaine dernière être parvenue à établir une correspondance directe entre l'ADN de Jos Brech retrouvé dans un chalet qu'il possède dans les Vosges, dans le nord-est de la France, et celui présent sur le corps de Nicky Verstappen.

"Maintenant, nous pouvons entrer dans une nouvelle phase de l'enquête", a réagi lundi le procureur général de la province de Limbourg Jan Eland, cité par l'agence de presse ANP, précisant que deux enquêteurs néerlandais allaient bientôt se rendre en Espagne.

La mère du petit garçon, Berthie Verstappen, a quant à elle exprimé son soulagement sur la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS.

"Nous avions peur qu'il se cache tellement bien qu'on ne le retrouve pas avant des mois", après les informations données la semaine dernière par la police néerlandaise, a-t-elle dit. Désormais, "Nous aimerions avoir des réponses" même si "nous avons peur d'entendre ce qu'il s'est passé", a-t-elle ajouté.

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