Les migrants du "Diciotti" autorisés à débarquer en Sicile

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Par AFP - Rome
Publié le 12 juillet 2018 - 18:24
Mis à jour le 13 juillet 2018 - 13:44
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Le navire des gardes-côtes italiens Diciotti arrive dans le port de Trapani, le 12 juillet 2018
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© Alessandro FUCARINI / AFP
Le navire des gardes-côtes italiens Diciotti arrive dans le port de Trapani, le 12 juillet 2018
© Alessandro FUCARINI / AFP

Les 67 migrants, dont certains sont soupçonnés de rebellion, recueillis à bord du navire des gardes-côtes italiens "Diciotti", amarré à Trapani, en Sicile, ont été débarqués jeudi soir, ont annoncé les médias italiens.

Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, avait annoncé dans la soirée dans un communiqué le débarquement "imminent" des migrants du Diciotti, précisant que les procédures d'identifications avaient été "achevées, en particulier pour ceux qui pourraient avoir commis un délit".

Des images des chaînes d'information ont montré le débarquement peu avant minuit des migrants qui sont ensuite montés dans un bus noir qui les attendait sur le quai, escorté par des véhicules de police.

Le "Diciotti" avait recueilli lundi à son bord 67 migrants, dont trois femmes et six enfants, et avait accosté jeudi à Trapani. Mais le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, avait interdit tout débarquement tant que les circonstances de leur sauvetage n'étaient pas clarifiées.

Parmi les migrants, certains sont soupçonnés de s'être révoltés, par peur d'être ramenés en Libye, contre l'équipage d'un remorqueur italien, le Vos Thalassa, qui les avait recueillis au large des côtes libyennes. Tous avaient été transbordés lundi sur le navire des gardes-côtes.

"Je ne donne l'autorisation à personne de débarquer du Diciotti: si quelqu'un le fait, il en assume la responsabilité", avait affirmé dans la journée Matteo Salvini, qui est aussi le chef de file de la Ligue (extrême droite).

Selon les médias, c'est un appel dans l'après-midi du président de la République italienne, Sergio Mattarella, au chef du gouvernement, Giuseppe Conte, qui a débloqué la situation.

Les organisations humanitaires présentes à Trapani (dont Médecins sans Frontières, Save the Children, l'Unicef) avaient réclamé dans un communiqué jeudi que soit "facilité de façon urgente" le débarquement des "réfugiés et migrants, parmi lesquels des femmes, des enfants et des adolescents", en mer depuis quatre jours.

Selon les médias, la police a fourni des documents permettant de démontrer que deux des migrants du "Diciotti" sont des passeurs et que le parquet de Trapani souhaitait entendre les témoignages de tous les passagers.

En poste depuis le 1er juin, Matteo Salvini, qui veut réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes, a décidé il y a un mois d'interdire l'accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée, position qui marque la nouvelle ligne dure de l'Italie en matière migratoire.

Il souhaite désormais élargir cette interdiction aux navires des missions internationales en Méditerranée, la position de l'Italie étant de partager avec l'UE la gestion des flux migratoires.

Parmi les missions visées se trouve l'opération militaire internationale Sophia, décidée en 2015 par l'Union européenne pour lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée.

Selon des information de presse, M. Salvini souhaiterait que Sophia, dont le commandement est basé à Rome, soit utilisée pour repousser les migrants plutôt que les faire arriver sur les côtes italiennes.

Le cas du "Diciotti" a mis en lumière une divergence au sein de la coalition gouvernementale, dont fait partie la Ligue de Matteo Salvini avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, dont la frange la plus à gauche est opposée à la fermeture des ports italiens, surtout aux navires battant pavillon national.

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