Nucléaire iranien : les Européens partagés sur de nouvelles sanctions

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Par AFP - Luxembourg
Publié le 16 avril 2018 - 14:20
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Le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas fait face à son homologue britannique Boris Johnson, à droite Jean-Yves Le Drian, à Luxembourg, 16 avril 2018
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© Emmanuel DUNAND / POOL/AFP
Le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas fait face à son homologue britannique Boris Johnson, à droite Jean-Yves Le Drian, à Luxembourg, 16 avril 2018
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Les Européens se sont montrés lundi partagés sur l'opportunité d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme de missiles dans le but de donner des gages au président américain Donald Trump et éviter la rupture de l'accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran.

"Je n'attends pas de décisions sur ce sujet aujourd'hui", a déclaré la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini à son arrivée à Luxembourg pour une réunion avec les ministres des Affaire étrangères de l'UE.

"Nous avons déjà des sanctions en place", a rappelé Mme Mogherini.

"Le sujet n'est pas un point important de l'ordre du jour", a pour sa part soutenu la ministre autrichienne Karin Kneissl. L'Autriche est un des pays les plus réticents à imposer de nouvelles sanctions, avec l'Italie et la Suède.

"Ce n'est pas à mes yeux la première priorité", a renchéri le chef de la diplomatie belge Didier Reynders. "Il n'y aura pas de solution militaire en Syrie et si on veut une solution politique, il faut avoir un dialogue avec l'Iran et la Russie", a-t-il expliqué.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a toutefois signifié son mécontentement vis-à-vis de Téhéran. "Nous sommes préoccupés par le rôle joué par l'Iran dans la région et par son programme de missiles balistiques", a-t-il déclaré. L'Iran est un des soutiens militaires du régime syrien avec la Russie.

"Nous devons discuter comment nous nous positionnons face à cela", a ajouté M. Maas, sans préciser s'il souhaitait de nouvelles sanctions.

"Nous devons en discuter et nous sommes ouverts à cette option", a pour sa part assuré son homologue lituanien Linas Antanas Linkevicius.

"L'inaction vis-à-vis de l'Iran n'est pas une solution", a soutenu le représentant d'un Etat membre sous couvert de l'anonymat. "Il n'est pas question de toucher à l'accord sur le nucléaire, mais on peut agir dans son environnement et la gamme des options est vaste", a-t-il ajouté. "On a tous les régimes de sanctions nécessaires. Il faut voir où ajouter les noms", a précisé la même source.

"La politique étrangère de l'Iran et son programme balistique ne sont pas en phase avec l'esprit de l'accord sur le nucléaire. Si on peut faire des gestes qui vont dans la direction d’apaiser les Américains, je crois cette discussion (sur de nouvelles sanctions) aura lieu, mais il ne faut pas faire la faute capitale de perdre l'Iran", a toutefois averti le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn.

"Il ne s'agit pas de briser la relation très particulière entre l'Iran et l'Union européenne. Je crois que l'Europe fera tout pour que l'accord sur le nucléaire ne soit pas rompu", a plaidé M. Asselborn.

"Si les Américains prennent cette responsabilité, ce serait une faute grave", a-t-il insisté, "il y a des gens compétents aux Etats-Unis qui savent expliquer au président Trump les conséquences d'une telle décision".

Donald Trump considère que l'accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran comporte beaucoup de lacunes et menace de le rompre.

Il a donné aux Européens jusqu'au 12 mai pour encadrer les activités balistiques de l'Iran et imposer des "sanctions sévères" si Téhéran continue à développer et tester des missiles susceptibles d'emporter un jour des têtes nucléaires.

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