Pakistan : l'alpiniste parti en solo à l'assaut du K2 interrompt son ascension

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Par AFP - Islamabad
Publié le 26 février 2018 - 11:14
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Urubko posing for a photograph before breaking away from the Polish mountaineering team
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© Handout / Alpine Club of Pakistan/AFP
Urubko posing for a photograph before breaking away from the Polish mountaineering team
© Handout / Alpine Club of Pakistan/AFP

L'alpiniste russo-polonais Denis Urubko, parti ce week-end à l'assaut du K2 en solitaire, une première hivernale extrêmement risquée, a interrompu son ascension, a indiqué lundi son porte-parole.

Agé de 44 ans, M. Urubko prévoyait initialement de gravir la deuxième plus haute montagne du monde (8.611 m) cet hiver en équipe. Mais des dissensions au sein du groupe l'avaient vu partir seul samedi à l'assaut du K2, dépeint comme un des sommets les plus dangereux au monde.

"Denis Urubko descend. Il est actuellement au C2" (camp 2), a tweeté Michal Leksinski, le porte-parole de l'expédition dont M. Urubko faisait partie.

Le C2, situé à plus de 6.000 m d'altitude, est un des quatre camps servant d'étape avant l'ascension finale.

M. Leksinski n'a donné aucun autre détail permettant de comprendre si la tentative du Russo-Polonais était, ou non, définitivement avortée.

Interrogés par l'AFP, des alpinistes pakistanais avaient confié leur inquiétude face à son initiative. "Une tentative en solo du K2 en hiver est complètement suicidaire", avait estimé le grimpeur Mirza Ali. Karim Shah, également alpiniste et ami de Denis Urubko, avait jugé l'entreprise "très risquée".

Denis Urubko s'était illustré en janvier en participant au sauvetage à haut risque d'une alpiniste française, Elisabeth Revol, sur un autre sommet pakistanais, le Nanga Parbat. Elle avait pu être sauvée mais pas son compagnon de cordée, le Polonais Tomasz Mackiewicz.

Denis Urubko et un autre grimpeur, qui se trouvaient alors sur les flancs du K2, avaient interrompu leur ascension pour se porter au secours de leurs collègues. Ils y étaient ensuite retournés pour reprendre leur propre expédition vers le sommet, avec du retard.

Le choix d'une nouvelle route vers le sommet, plus lente, avait ensuite contrarié le Russo-Polonais, selon plusieurs sources.

"Il essayait de persuader l'équipe de pousser vers le sommet en février", car les conditions en mars rendraient l'ascension plus difficile, a raconté dimanche à l'AFP l'un des porteurs, sous couvert d'anonymat.

"Il a eu un débat enflammé avec le chef de l'expédition et il est parti pour le sommet sans dire un mot", a-t-il poursuivi. L'équipe polonaise avait confirmé l'incident, ajoutant que M. Urubko était en outre parti sans radio.

D'après Rehmat Ullah Baig, qui a gravi le K2 en 2014, sa tentative était vouée à l'échec. "Il n'y a pas de cordes fixes (installées en prévision de l'ascension) ou de sentiers tracés. Denis ne peut pas y arriver seul, il a besoin d'au moins deux ou trois personnes", a-t-il expliqué à l'AFP.

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