Pakistan : les cinq défis majeurs d'Imran Khan

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Par AFP - Islamabad
Publié le 18 août 2018 - 10:55
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Une ambulance sur les lieux d'un attentat suicide, le 13 juillet 2018 à Mastung, au Pakistan
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© BANARAS KHAN / AFP
Des personnes se rassemblent autour d'une ambulance après un attentat le 13 juillet 2018 à Mastung
© BANARAS KHAN / AFP

De l'économie à la pénurie d'eau: Imran Khan, à peine élu Premier ministre du Pakistan, se retrouve confronté à des défis pressants. En voici les principaux:

- L'extrémisme -

La situation sécuritaire du pays, un temps très dégradée, s'est nettement améliorée ces dernières années suite à une série d'opérations militaires contre les groupes insurgés retranchés près de la frontière afghane.

Mais la série d'attentats qui a frappé à la mi-juillet l'ouest du pays, faisant quelque 180 morts en quatre jours, a porté un coup à l'optimisme ambiant.

Les analystes redoutent que les insurgés cherchent à présent à se regrouper après les revers subis ces dernières années. Ils font aussi valoir depuis longtemps que les autorités doivent lutter avec plus de détermination contre les véritables racines de l'extrémisme si elles veulent en venir à bout.

- L'économie -

Sans doute le problème le plus aigu à cette heure. Le prochain gouvernement aura décidé d'ici "fin septembre" s'il sollicite un prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI) afin de renflouer son économie au bord de l'insolvabilité, a récemment déclaré son probable futur ministre des Finances Asad Umar.

La banque centrale a été contrainte ces derniers mois de puiser dans ses réserves de devises et de dévaluer à quatre reprises sa monnaie, la roupie, pour combler un déficit commercial en pleine expansion.

Le Pakistan importe énormément, notamment des matériaux de construction chinois pour un vaste projet d'infrastructures sino-pakistanais, le CPEC. Son économie a également souffert de la hausse des prix du pétrole.

D'après un diplomate, le pays mise sur un emprunt d'au moins 6,5 milliards de dollars pour remonter la pente. Des analystes font état d'un prêt de 12 milliards de dollars du FMI.

- Une population en plein boom -

Le Pakistan a l'un des taux de fertilité les plus élevés d'Asie, à environ trois enfants par femme, selon des chiffres officiels. Une telle croissance pèse sur les ressources du pays et freine ses progrès socio-économiques.

Le planning familial demeure quasi-inexistant dans une grande partie de cette république islamique, de culture musulmane conservatrice, où la population a quintuplé depuis 1960 à quelque 207 millions d'habitants et pourrait approcher les 310 millions en 2050, selon l'ONU. Le concept de contraception reste largement tabou dans la société pakistanaise.

- La pénurie d'eau -

Le Pakistan semble se diriger tout droit vers un désastre écologique si les autorités ne s'attaquent pas à la question des ressources en eau, préviennent des experts.

Le pays, par ailleurs l'un des plus affectés au monde par le changement climatique, fera face à une "pénurie absolue" d'eau d'ici à 2025 avec moins de 500 mètres cubes disponibles par personne, selon les prévisions. Soit trois fois moins qu'en Somalie actuellement, selon l'ONU.

Malgré ses gigantesques glaciers himalayens et la mousson qui arrose chaque année une partie de ses terres, le territoire ne compte que trois grands bassins de retenue d'eau, contre plus d'un millier pour le Canada ou l'Afrique du Sud. Les surplus d'eau ne peuvent donc être stockés.

- Des relations civils/militaires tendues -

L'armée a dirigé le Pakistan pendant près de la moitié de ses 71 ans d'existence. Ses interventions répétées sont considérées comme un frein à la transition démocratique du pays et à son développement.

L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, jusqu'à sa destitution en juillet 2017 pour corruption, a tenté de réaffirmer la primauté du pouvoir civil sur le militaire et de travailler à un rapprochement diplomatique avec l'Inde.

Après sa révocation controversée, il a mené une audacieuse campagne contre l'armée, qu'il accuse d'avoir provoqué sa chute, allant même jusqu'à critiquer les liens supposés entre militaires et insurgés islamistes, un sujet largement tabou au Pakistan. Condamné à dix ans de prison pour corruption, il est emprisonné depuis début juillet.

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