Pérou : la cheffe de l'opposition Keiko Fujimori transférée en prison

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Par Carlos MANDUJANO - Lima (AFP)
Publié le 01 novembre 2018 - 22:33
Mis à jour le 02 novembre 2018 - 00:28
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Un véhicule de la police transporte la dirigeante de l'opposition Keiko Fujimori à la prison de Santa Mónica, à Lima, le 1er novembre 2018
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© ERNESTO BENAVIDES / AFP
Un vehicule de la police transporte la dirigeante de l' opositionn Keiko Fujimori a la prison de Santa Mónica, à Lima, le 1er novembre 2018
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La cheffe de l'opposition au Pérou, Keiko Fujimori, a été transférée jeudi vers un centre pénitentiaire de Lima, au lendemain de son placement en détention provisoire par la justice dans une affaire de corruption présumée.

A sa sortie du palais de justice, où Mme Fujimori, 43 ans, a passé la nuit dans une cellule, elle est apparue souriante et menottes aux poignets, selon les images de la télévision péruvienne.

Devant l'établissement du sud de la capitale, un groupe de militants agitait des drapeaux de sa formation, Fuerza Popular (droite populiste), et scandait "Keiko, sois courageuse, tes partisans sont là!".

Keiko Fujimori a été placée mercredi en détention préventive pour une durée de 36 mois sur demande d'un procureur anticorruption, et en raison d'"un danger élevé de fuite" de sa part, a annoncé le juge Richard Concepcion Carhuancho. Cette décision pourrait l'empêcher de se présenter une troisième fois à l'élection présidentielle, en 2021.

Le magistrat a estimé qu'existait le "soupçon grave" que Keiko Fujimori soit la dirigeante d'une "organisation criminelle de fait qui s'est enkystée dans le parti" fujimoriste, et qui blanchissait de l'argent d'origine illégale.

Elle risque désormais 20 ans de prison, accusée d'avoir reçu de manière illicite 1,2 million de dollars (1,05 million d'euros) pour sa campagne électorale de 2011 de la part d'Odebrecht, le géant brésilien du BTP qui a versé des pots-de-vin pour obtenir des chantiers en Amérique latine.

Cette candidate aux élections présidentielles de 2011 et 2016, battue chaque fois de justesse au second tour, retourne à la case prison, où elle avait séjourné pendant une semaine à la mi-octobre.

Les seuls politiques qui avaient jusqu'alors été incarcérés dans l'affaire Odebrecht étaient l'ex-président Ollanta Humala (2011-2016) et son épouse Nadine, détenus neuf mois et libérés en juin dernier.

"Keiko" suit ainsi les traces de son père: Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, a passé 12 ans derrière les barreaux, pour crimes contre l'humanité et corruption, après une fuite au Japon dont il est originaire.

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