Pologne : un homme politique homosexuel lance un parti de centre gauche

Auteur:
 
Par AFP - Varsovie
Publié le 03 février 2019 - 20:29
Image
Le premier homme politique polonais ouvertement homosexuel, Robert Biedron, lors du lancement le 3 février 2019 de son parti de centre-gauche, "Printemps"
Crédits
© Janek SKARZYNSKI / AFP
Le premier homme politique polonais ouvertement homosexuel, Robert Biedron, lors du lancement le 3 février 2019 de son parti de centre-gauche, "Printemps"
© Janek SKARZYNSKI / AFP

Le premier homme politique polonais ouvertement homosexuel a lancé dimanche un nouveau parti de centre-gauche, baptisé "Printemps", qui se situe dans l'opposition aux conservateurs proches de l'Eglise catholique au pouvoir.

Le démarrage de la formation de Robert Biedron, ancien maire de la ville de Slupsk, (nord) coïncide avec le début de la campagne pour les élections au Parlement européen en mai et, à plus long terme, pour les législatives polonaises à l'automne.

Lors d'un rassemblement de plusieurs milliers de ses partisans dans un stade couvert de Varsovie, Biedron a dit vouloir réaliser le testament politique du populaire maire libéral de Gdansk, Pawel Adamowicz, assassiné le mois dern

Il a annoncé les grandes orientations de son programme, dont la séparation de l'Eglise et de l'Etat, dans un pays majoritairement catholique et où le clergé exerce une influence considérable.

Il se propose aussi d'instaurer un salaire égal pour les femmes et les hommes, une libéralisation de l'avortement, la reconnaissance d'un partenariat entre personnes du même sexe et une généreuse retraite garantie pour toutes les personnes âgées.

Côté écologie, il voudrait "fermer toutes les mines de charbon" vers 2035 pour réduire le smog dans un des pays les pollués d'Europe où on estime à 50.000 le nombre de décès prématurés imputables à la mauvaise qualité de l'air.

Ce discours progressiste du politicien relaxe de 42 ans, qui fait penser au Canadien Justin Trudeau, semble trouver un accueil favorable auprès des électeurs.

Selon un sondage publié vendredi par l'institut IBRiS dans le contexte des européennes, son parti naissant est soutenu par 6,4% des Polonais, ce qui le situe à la troisième place, certes loin derrière le parti conservateur Droit et Justice (PiS) au pouvoir, appuyé par 36,2% des électeurs, et la Plateforme Civique (PO, opposition centriste libérale), qui obtient 29,6%.

Biedron se donne aussi pour objectif de réduire les divisions dans une Pologne fortement clivée et qui n'a pas encore surmonté le choc de l'assassinat du maire de Gdansk.

Commis par un repris de justice peut-être déséquilibré, ce meurtre a conduit la classe politique à s'interroger sur le discours de haine qui marque la vie publique depuis trois ans.

"Nous avons besoin d'énergie positive plus que jamais maintenant..., a dit Biedron. Nous devons réaliser l'héritage de Pawel Adamowicz". Ce dernier, tout en étant catholique, avait soutenu la communauté LGBT, et aussi invité des réfugiés dans sa ville.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.