"Pourquoi vous m'abandonnez ?" : un blessé du séisme en Indonésie raconte le chaos

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Par Kiki Siregar - Mataram (Indonésie) (AFP)
Publié le 08 août 2018 - 13:41
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Blessé dans le séisme meurtrier en Indonésie, Alimuddin (G) allongé sur un lit de fortune patiente avec son épouse Maria Ulfa (D) devant un hôpital de Mataram sur l'île de Lombok, le 6 août 2018
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© Kiki Siregar / AFP
Blessé dans le séisme meurtrier en Indonésie, Alimuddin (G) allongé sur un lit de fortune patiente avec son épouse Maria Ulfa (D) devant un hôpital de Mataram sur l'île de Lombok,
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Allongé par terre avec une jambe cassée devant l'entrée d'une mosquée, Alimuddin a crié au secours au moment du violent séisme qui a frappé l'île indonésienne de Lombok dimanche. Et une fois arrivé à l'hôpital, son supplice a continué.

"J'ai essayé de bouger ma jambe, de la lever, et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé qu'elle était cassée", raconte à l'AFP cet homme de 49 ans allongé sur un lit de fortune devant un hôpital de Mataram, principale ville de l'île touristique de Lombok en Indonésie, dans le sud de l'archipel d'Asie du Sud-Est.

Par chance, un autre fidèle a entendu ses appels désespérés et l'a tiré loin de la mosquée qui s'était effondrée après les secousses du tremblement de terre de magnitude 6,9.

Mais à l'hôpital voisin où il se retrouve d'abord, le blessé est encore abandonné: le personnel fuit l'établissement après des répliques et des craintes de tsunami dans le nord de l'île qui donne sur la mer de Bali.

Le destin d'Alimuddin reflète les scène de chaos qui se sont produites à Lombok, une île volcanique à l'est de celle de Bali, après ce violent séisme qui a fait au moins 131 morts et détruit des milliers de bâtiments, une semaine après un précédent tremblement de terre (17 morts).

"Je me suis demandé +mais pourquoi vous m'abandonnez?+. Je ne pouvais pas les rendre responsables car ils essayaient eux-mêmes de sauver leur vie", dit-il.

Le personnel est ensuite revenu dans l'hôpital mais aucun médecin ne s'est occupé de lui, car un patient qui saignait à la tête avait besoin de soins plus urgents.

L'île de Lombok manque cruellement de personnel médical pour soigner les blessés graves, au nombre de 1.477, sans compter ceux qui sont plus légèrement touchés. Dans la grande ville de Mataram, certains attendent longtemps à l'extérieur de l'hôpital tellement le personnel est débordé.

"L'ampleur de ce tremblement de terre est énorme pour nous ici, dans les Petites îles de la Sonde occidentales, c'est notre première expérience" de la sorte, a reconnu le gouverneur de la province où se trouve Lombok.

Alimuddin, lui, a été obligé de passer une nuit dans le parking d'un hôpital avant d'être finalement pris en charge par des médecins et opéré.

Son épouse Maria est restée à ses côtés, exaspérée par cette interminable attente.

Mais Alimuddin a une vision plus philosophique: "au bout du compte, je m'en remets à Dieu. C'est ce qu'on appelle une calamité mais on ne peut pas l'éviter".

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