Réforme des retraites : affrontements à Buenos Aires

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 19 décembre 2017 - 04:23
Image
Des policiers anti-émeutes se protègent de pierres jetées par des manifestants, qui protestent contr
Crédits
© EITAN ABRAMOVICH / AFP
Des policiers anti-émeutes se protègent de pierres jetées par des manifestants, qui protestent contre une proposition de loi sur la réforme des retraites, le 18 décembre à Buenos A
© EITAN ABRAMOVICH / AFP

La mobilisation contre une réforme du régime des retraites que les députés argentins examinaient lundi a provoqué de violents affrontements à Buenos Aires entre la police et des manifestants.

La plupart des contestataires, rassemblés à l'appel de syndicats et de partis politiques d'opposition, ont manifesté pacifiquement, mais plusieurs centaines de casseurs ont défié les forces de l'ordre en leur jetant des pierres avant le début de la marche devant le parlement.

Ces échauffourées ont duré quatre heures. La police antiémeutes a tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène, après avoir éprouvé des difficultés à éloigner les manifestants les plus déterminés.

Il y a plusieurs blessés de part et d'autre, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A la tombée de la nuit, la police maintenait un cordon autour du parlement, où le débat sur la réforme, prévu pour durer huit heures, se poursuivait.

Dans plusieurs quartiers de Buenos Aires, les habitants se sont mis aux fenêtres pour taper sur des casseroles en signe de protestation contre le projet de réforme.

Les manifestants dispersés ont laissé derrière eux de nombreux dégâts. La place du Congrès et les rues environnantes étaient jonchées de pierres, de débris, de cartouches tirées par la police, ainsi que de parois de protection de chantiers qui avaient été arrachées et incendiées.

Jeudi déjà, la gendarmerie avait réprimé une mobilisation contre la réforme des retraites qui avait conduit le parlement à reporter à ce lundi l'examen du projet de loi du gouvernement du président de centre droit Mauricio Macri.

Hugo Reynoso, un retraité de 74 ans, a déclaré espérer que la réforme ne soit pas votée. Comme son épouse, il touche la retraite minimum de 7.200 pesos (350 euros) et redoute que l'inflation élevée, plus de 20% par an depuis 10 années, n'entame son pouvoir d'achat.

Jorge López, 72 ans, qui a une retraite plus confortable, 20.000 pesos (1.000 euros), a dénoncé quant à lui "la politique néolibérale qui frappe les plus fragiles". "Et si on travaille jusqu'à 70 ans, c'est moins d'emplois pour les jeunes", a-t-il dit.

La réforme prévoit de réduire l'augmentation des pensions, en l'indexant sur l'indice officiel mesurant la hausse des prix, et de repousser l'âge de départ à la retraite de 65 à 70 ans pour les hommes et de 60 à 63 ans pour les femmes.

Agustin Rossi, un ministre de l'ancienne présidente argentine Cristina Kirchner, a dénoncé "une extorsion" de la part du pouvoir, qui fait selon lui du chantage aux députés péronistes pour qu'ils votent en faveur de la réforme en échange de fonds pour leurs provinces.

Le chef du gouvernement, Marcos Peña, défend la réforme, assurant que les retraités n'y perdront pas en pouvoir d'achat.

Pressé de faire des économies budgétaires, le gouvernement compte économiser près de cinq milliards par an avec cette réforme.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.