République tchèque : deuxième gouvernement Babis toujours anti-migrants illégaux

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Par AFP - Prague
Publié le 27 juin 2018 - 14:01
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Le président tchèque Milos Zeman (c), le Premier ministre Andrej Babis (2e g) et les membres du nouveau gouvernement, le 27 juin 2018 à Prague
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© Michal CIZEK / AFP
Le président tchèque Milos Zeman (c), le Premier ministre Andrej Babis (2e g) et les membres du nouveau gouvernement, le 27 juin 2018 à Prague
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La lutte contre la migration illégale sera l'un des principaux objectifs du deuxième gouvernement d'Andrej Babis, a déclaré mercredi ce dernier à l'occasion de la nomination de son cabinet par le président Milos Zeman.

Ce gouvernement allie le mouvement centriste et populiste ANO de M. Babis et le parti social-démocrate CSSD, et compte sur le soutien tacite des communistes du KSCM pour obtenir la confiance du parlement.

"Notre gouvernement va surtout lutter pour la sécurité de nos citoyens, il va surtout lutter contre la migration illégale et pour nos intérêts en Europe", a déclaré M. Babis au cours de la cérémonie à Prague.

"Notre gouvernement va également lutter contre la corruption, contre le gaspillage et contre le bureaucratie", a ajouté l'homme d'affaires milliardaire.

- "Surpris" par Macron -

Parlant ensuite aux journalistes, il est revenu sur le problème des migrants.

"Pour le groupe de Visegrad, la migration illégale est inacceptable", a-t-il réaffirmé.

"Samedi, la chancelière Angela Merkel m'a appelé. Il est intéressant que l'Allemagne a changé sa rhétorique, le ministre de l'Intérieur (Horst) Seehofer a même parlé du contrôle des frontières, par conséquent j'ai convoqué le conseil de sécurité de l'Etat pour savoir dans quelle mesure sommes nous prêts."

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz "m'a clairement dit qu'au cas où Seehofer fermerait la frontière, l'Autriche suivra et nous devrions réagir dans ce cas-là", a poursuivi M. Babis, laissant entendre que Prague prendrait les mêmes mesures pour contrôler ses frontières.

"Nous luttons fermement contre la migration illégale" et "personne ne nous dictera qui vivra et travaillera chez nous", a-t-il poursuivi.

Il s'est également dit "surpris" par des déclarations du président français Emmanuel Macron ayant fait planer samedi la menace de sanctions financières pour les pays de l'UE qui refuseraient d'accueillir des migrants.

"Nous attendions de lui qu'il allait œuvrer en vue d'unir l'Europe et il s'est exprimé de manière très négative et inacceptable et c'est pourquoi les Premiers ministres du groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne ndlr),auront demain (jeudi) un entretien avec lui", a encore précisé le chef du gouvernement tchèque.

M. Babis doit s'entretenir à nouveau avec le chef de l'Etat français samedi à Paris.

- Soutien communiste -

Le parti ANO de M. Babis --deuxième fortune du pays, fondateur du géant agro-alimentaire Agrofert et qui contrôle aussi deux des principaux quotidiens-- a largement remporté les législatives d'octobre 2017. Il détient 78 des 200 sièges au sein de la chambre basse, alors que le CSSD en compte quinze tout comme le KSCM. Mais son premier gouvernement, comprenant des experts sans étiquette, n'a pas obtenu la confiance du parlement.

Le KSCM a promis à M. Babis son soutien en échange de postes au sein de plusieurs dizaines de grandes entreprises d'Etat. Ce parti a cependant émis des réserves à l'égard de certains ministres et devrait encore définitivement confirmer son soutien samedi.

Il jouerait ainsi un rôle clé dans la formation du gouvernement pour la première fois depuis la "Révolution de velours" de 1989 pilotée par Vaclav Havel.

Les députés devraient se réunir le 11 juillet pour le vote de confiance vis à vis de ce gouvernement composé de dix ministres d'ANO et de cinq ministres du CSSD.

L'opposition épingle le fait que ce gouvernement auquel participerait pour la première fois depuis 1989, même de manière informelle, le KSCM très nostalgique de l'ancien régime pro-soviétique, a été nommé justement le 27 juin, qui marque en République tchèque la "Journée du souvenir des victimes du régime communiste".

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