Rohingyas : l'ONU dénonce "l'absence de volonté" de justice du gouvernement birman

Auteur:
 
Par AFP - Rangoun
Publié le 09 octobre 2018 - 10:28
Image
La rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, à Genève le 12 mars 2018
Crédits
© Fabrice COFFRINI / AFP/Archives
La rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, à Genève le 12 mars 2018
© Fabrice COFFRINI / AFP/Archives

Une responsable de l'ONU a dénoncé lundi soir "l'absence de volonté" du gouvernement birman pour faire la lumière sur le "génocide" des musulmans rohingyas, insistant sur la nécessité de faire juger les généraux par la justice internationale.

"Les mesures limitées et insuffisantes prises jusqu'ici par le gouvernement birman (...) montrent qu'il n'a ni la volonté ni la capacité de mener des enquêtes et poursuites judiciaires crédibles, rapides et indépendantes", écrit la rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, interdite de visite dans le pays par des autorités la jugeant "partiale".

Plus de 700.000 membres de cette minorité ont fui en 2017 les violences des militaires birmans et de milices bouddhistes et se sont réfugiés au Bangladesh voisin où ils vivent depuis dans d'immenses campements de fortune.

La prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, à la tête du gouvernement birman depuis 2016, est très critiquée pour son inaction face aux militaires.

"La situation en Birmanie, où un génocide, des crimes de guerre et contre l'humanité ont pu être commis, requiert l'attention de la Cour pénale internationale ou d'autres mécanismes de la justice internationale", poursuit l'universitaire sud-coréenne, personnalité respectée qui a été une des premières à dénoncer le "génocide" rohingya.

"Les responsables de ces crimes n'ont pas été mis face à leurs responsabilités, à l'exception de sept soldats condamnés par un tribunal militaire pour le massacre du village de Inn Din", rappelle Yanghee Lee dans son rapport.

Mi-septembre, la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie, qui n'a pas été autorisée à se rendre sur place elle non plus, a présenté devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU un rapport explosif dénonçant ce "génocide" et appelant à la poursuite devant la justice internationale des généraux birmans.

Aung San Suu Kyi, que l'ONU n'épargne pas dans son rapport, reste discrète sur le sujet, se contentant de dire que l'armée aurait pu "mieux gérer" la crise.

Une enquête formelle de la Cour pénale internationale basée à La Haye serait un long processus, semé d'embûches politiques.

La rapporteuse spéciale de l'ONU Yanghee Lee est la bête noire des nationalistes birmans. Lors d'une manifestation en 2015 à Rangoun contre sa visite en Birmanie, le virulent moine bouddhiste Wirathu l'avait traitée de "putain" lors d'un discours largement partagé sur les médias sociaux.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.