Russie : un militant homosexuel raconte les violences policières en Tchétchénie

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Par AFP
Publié le 17 octobre 2017 - 00:55
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Maxim Lapunov, un militant homosexuel raconte les violences policières en Tchétchénie à Moscou le 16
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© Alexander NEMENOV / AFP
Maxim Lapunov, un militant homosexuel raconte les violences policières en Tchétchénie à Moscou le 16 octobre 2017
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Tabassage, humiliations et menaces de mort: un militant homosexuel russe a raconté lundi, une première à visage découvert, l'enfer des violences policières en Tchétchénie, république du Caucase russe très conservatrice.

Si des victimes ont déjà parlé à des médias sous couvert d'anonymat ou après avoir fui la Russie, Maxime Lapounov est devenu le premier à s'exprimer publiquement et à déposer une plainte depuis les révélations en mars dans la presse russe sur les persécutions subies par les homosexuels dans cette région à majorité musulmane.

"L'accusation principale contre moi était d'être homosexuel", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse.

Originaire d'Omsk, en Sibérie, M. Lapounov, 30 ans, dit avoir travaillé en Tchétchénie depuis 2015, vendant notamment des ballons près d'un centre commercial à Grozny, la capitale tchétchène.

Il affirme avoir été arrêté le 16 mars par des personnes en civil et emmené vers un poste de police où il a passé 12 jours dans une cellule.

"Toutes les 10 ou 15 minutes, ils (policiers, ndlr) venaient dans ma cellule en me disant que j'étais gay et qu'il fallait tuer des gens comme moi", affirme M. Lapounov, qui dit avoir ensuite été "battu très longtemps avec des bâtons (...) sur les jambes, les cuisses, les fesses et le dos".

"Ils se comportaient de manière très agressive, cruelle, en m'humiliant et m'insultant", assure-t-il, en affirmant avoir entendu quotidiennement "les cris et les demandes de grâce" des autres homosexuels arrêtés et torturés selon lui par la police.

Maxime Lapounov affirme avoir été contraint de laisser ses empreintes sur une arme et admettre dans une vidéo qu'il était homosexuel, avant d'être libéré le 28 mars et de quitter la Tchétchénie.

"La seule chose que je souhaite maintenant, c'est que justice soit faite", dit M. Lapounov, dont la conférence de presse a eu lieu dans les locaux du journal indépendant Novaïa Gazeta.

Ce journal a été le premier en mars à affirmer que des homosexuels étaient la cible de persécutions de la part des autorités tchétchènes. Des témoignages similaires ont ensuite été recueillis par plusieurs médias dont l'AFP.

Une enquête a alors été ouverte par le parquet général russe, mais les enquêteurs ont dit n'avoir reçu "aucune plainte officielle" de victimes.

Vendredi, la déléguée russe pour les droits de l'Homme, Tatiana Moskalkova, a annoncé avoir reçu la première plainte -- celle de Maxime Lapounov -- et l'avoir remise au Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations dans le pays.

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