Sanchez met en garde contre la xénophobie en France et en Europe
Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a mis en garde dimanche contre les "vents de la xénophobie" qui soufflent en France et en Europe, lors d'un hommage en France au demi-million d'Espagnols qui y trouvèrent refuge après la guerre civile.
"La xénophobie se répand partout en Europe", a constaté le dirigeant en pré-campagne pour les législatives du 28 avril, lors d'un discours prononcé sur la plage d'Argelès-sur-Mer, dans l'est des Pyrénées françaises, où avaient été parqués dans un camp, il y a 80 ans, des milliers de réfugiés républicains.
M. Sanchez a dressé un parallèle entre l'exil des Espagnols fuyant alors "le fanatisme et la brutalité" franquistes et les "vents de la xénophobie qui soufflent" actuellement "dans toute l'Europe".
"Cette semaine, des dizaines de tombes juives ont été profanées dans un cimetière français", a rappelé M. Sanchez en référence à la résurgence des actes antisémites en France.
"Les patries, qui depuis tant de décennies étaient des lieux de rencontre, deviennent à nouveau des lieux de conflit. Les frontières invisibles ont de nouveau des murs. Les ports ne permettent pas aux bateaux pleins de personnes affamées et malades d'accoster. Comme l'a dit Tony Judt dans son désormais célèbre livre: +Quelque chose ne va pas+", a poursuivi le dirigeant socialiste, qui brigue un nouveau mandat en Espagne, où le parti d'extrême droite Vox est en pleine expansion.
"Il n'y a pas de place pour l'indifférence. Nous ne pouvons pas détourner nos regards. Nous ne pouvons pas penser que l'antisémitisme, l'homophobie, la xénophobie et le nationalisme exclusif sont des vents insignifiants qui vont s'essouffler d'eux-mêmes", a-t-il ajouté.
M. Sanchez a rendu un hommage appuyé aux acteurs de la "Retirada", cet exil massif d'Espagnols qui traversèrent les Pyrénées en février 1939 après la chute de la Catalogne aux mains des troupes du général Franco.
Il est aussi devenu le premier chef en exercice d'un gouvernement espagnol à se rendre sur la tombe du président républicain Manuel Azaña (1936-1939), mort en exil en 1940 à Montauban (sud-ouest).
Il s'est par la suite rendu sur la plage d'Argelès-sur-Mer, à 25 km de la frontière avec l'Espagne, où au moins 100.000 réfugiés ont été parqués dans un camp entouré de fils barbelés et qui avait été qualifié d'"enfer sur sable" par le photographe Robert Capa.
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