Trump ne bouge pas sur le mur, impasse à Washington

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Par Jerome CARTILLIER - Washington (AFP)
Publié le 02 janvier 2019 - 18:34
Mis à jour le 03 janvier 2019 - 07:51
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Une pancarte devant le Musée national de l'air et de l'espace de Washington indique que l'institution est fermée pour cause de "shutdown", la fermeture partielle des administrations américaines, le 2
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© SAUL LOEB / AFP
Donald Trump s'est montré inflexible sur le mur qu'il veut édifier à la frontière avec le Mexique, ses adversaires démocrates ont réaffirmé leur refus catégorique de le financer.
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Au 12e jour du "shutdown", les discussions ont de nouveau été stériles: Donald Trump s'est montré inflexible sur le mur qu'il veut édifier à la frontière avec le Mexique, ses adversaires démocrates ont réaffirmé leur refus catégorique de le financer.

"Cela pourrait durer longtemps", a lancé le président américain en évoquant le "shutdown", ou paralysie partielle de l'administration fédérale. Il a convié les responsables des deux bords à une nouvelle rencontre vendredi.

A la veille de la mise en place du nouveau Congrès - le 116e de l'Histoire - où les démocrates contrôleront désormais la Chambre des représentants, les deux camps ont continué à se renvoyer la balle sans bouger d'un iota.

A l'issue d'une réunion à la Maison Blanche, Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, a déploré que le président et les élus républicains prennent les Américains "en otage".

Donald Trump réclame plus de 5 milliards de dollars pour édifier son mur afin de lutter contre l'immigration clandestine. Ses adversaires politiques s'y opposent, jugeant que le "magnifique mur" vanté par le magnat de l'immobilier n'est en aucun cas une réponse adaptée au débat complexe sur l'immigration.

Concrètement, les démocrates présenteront jeudi à la Chambre des représentants un texte que l'équipe Trump a par avance rejeté.

Nancy Pelosi, prochaine "speaker" démocrate, a proposé de scinder le problème en deux: adopter les budgets de la plupart des administrations jusqu'au 30 septembre tout en ne finançant que jusqu'au 8 février le budget sensible du département de la Sécurité intérieure.

Mais Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain, a d'ores et déjà averti que cette démarche était vouée à l'échec car "elle ne garantit pas la sécurité aux frontières" et "place les besoins d'autres pays au-dessus" de ceux des citoyens américains.

Les républicains ont toujours le contrôle du Sénat mais toute loi budgétaire devant être adoptée par 60 voix sur 100 à la chambre haute, ils ne peuvent se passer des démocrates.

- "Mur médiéval" -

Visiblement confiant dans sa capacité à gagner la bataille de l'opinion publique - "Je crois que les gens de ce pays pensent que j'ai raison" - Donald Trump continue à défendre bec et ongles le bien-fondé de sa promesse emblématique de campagne.

"La roue, le mur: il y a des choses qui ne vieillissent jamais", a-t-il lancé lors d'une réunion avec son équipe gouvernementale. Il a aussi ironisé sur ceux qui jugent que construire un mur à la frontière serait immoral, soulignant que le Vatican était entouré "du plus grand mur qui soit".

Le sénateur démocrate Dick Durbin, qui a participé à la réunion, a résumé la position des démocrates: favorables à une sécurité aux frontières "forte", mais opposés à un mur "médiéval", "coûteux" et "inefficace".

Le président américain, qui a renoncé cette année à ses vacances dans son luxueux club de Mar-a-Lago en Floride, multiplie depuis plusieurs jours les tweets rageurs, parfois contradictoires, sur le mur et son financement.

"La plus grande partie du mur a déjà été complètement rénovée ou construite", a-t-il tweeté mercredi matin, contre toute évidence.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé qu'il attendrait désormais d'être certain qu'un texte puisse passer les deux chambres puis être promulgué par Donald Trump avant de le soumettre au vote.

"Je reste prêt à travailler avec les démocrates", a tweeté le président américain en fin de journée.

A ce stade, pourtant, pas l'ombre d'un compromis à l'horizon. La fin du "shutdown", qui paralyse 25% des administrations fédérales de la première puissance mondiale depuis le 22 décembre, n'est pas en vue.

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