Soudan : un journaliste de l'AFP et un autre de Reuters libérés

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Par AFP - Khartoum
Publié le 22 janvier 2018 - 18:38
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Une photo du journaliste de l'Agence France-Presse (AFP), Abdelmoneim Abu Idris Ali, libéré lundi, prise à Khartoum le 3 janvier 2016
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© Tom LITTLE / AFP/Archives
Une photo du journaliste de l'Agence France-Presse (AFP), Abdelmoneim Abu Idris Ali, libéré lundi, prise à Khartoum le 3 janvier 2016
© Tom LITTLE / AFP/Archives

Les autorités soudanaises ont libéré lundi un journaliste de l'Agence France-Presse (AFP) et un reporter de l'agence Reuters, arrêtés la semaine dernière alors qu'ils couvraient des protestations sociales.

Abdelmoneim Abu Idris Ali, de nationalité soudanaise et âgé de 51 ans, travaille pour l'AFP à Khartoum depuis près d'une décennie.

Il couvrait une manifestation de quelque 200 personnes contre la hausse du prix du pain qui a été dispersée par la police anti-émeutes à Oumdurman, ville voisine de la capitale Khartoum, au moment de son arrestation le 17 janvier avec deux autres journalistes, dont un travaillant pour l'agence de presse Reuters.

"Je suis libre, de même que les autres journalistes", a déclaré M. Idris Ali quelques minutes après sa libération.

"Je suis maintenant à la maison avec ma famille. Nous avons été bien traités durant notre détention", a-t-il ajouté en précisant qu'ils avaient été maintenus dans un centre de détention à Khartoum.

Tout en se félicitant de cette libération, le PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog, a appelé les autorités de Khartoum à "créer les conditions pour que les journalistes puissent exercer leur métier en toute liberté et en toute sérénité au Soudan".

Depuis le début du mois, des manifestations, réprimées par la police, ont eu lieu dans plusieurs villes du Soudan contre le doublement du prix du pain, consécutif à la décision du gouvernement soudanais de confier les importations céréalières au secteur privé.

Quinze journalistes qui couvraient les manifestations à Khartoum et Oumdurman avaient été arrêtés les 16 et 17 janvier, y compris M. Idris Ali, selon Reporters sans frontière (RSF). La plupart avaient été libérés après quelques heures, avait indiqué l'organisation de défense de la liberté de la presse.

Trois autres journalistes avaient été libérés dimanche, a indiqué l'un d'eux à l'AFP.

Les autorités soudanaises n'ont pas fourni d'explications sur les raisons de leur arrestation.

Durant leur détention, le journaliste de l'AFP et ses deux collègues n'avaient pas été autorisés à entrer en contact avec leurs familles ou employeurs.

RSF avait demandé la semaine dernière aux autorités de relâcher les journalistes, tous des Soudanais, et de cesser toute tentative de restreindre la liberté d’informer.

Le maintien en détention des journalistes "est manifestement arbitraire", avait déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, dans un communiqué. "Les autorités ont la responsabilité de garantir la sécurité des journalistes plutôt que de les prendre pour cibles".

Les Etats-Unis avaient aussi condamné la détention des journalistes. "Nous condamnons le harcèlement, la détention arbitraire et les attaques contre les journalistes au Soudan qui font leur travail et exercent leur droit fondamental à la liberté d'expression", avait dit le département d'Etat, se disant "profondément inquiet concernant (...) l'état général médiocre en ce qui concerne les droits de l'homme au Soudan".

Les Affaires étrangères soudanaises avaient dit "regretter" ces condamnations, en soutenant que la liberté de la presse était respectée au Soudan "où plus de 20 quotidiens politiques expriment différentes vues de manière indépendante".

Au Soudan, les autorités s'appuient sur un arsenal législatif pour limiter la liberté de la presse, selon des journalistes qui déplorent une censure grandissante depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.

Le Soudan est classé à la 174e place sur 180 dans le classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.

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