Suu Kyi déchue de son prix par Amnesty, colère de son parti

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Par AFP - Rangoun
Publié le 13 novembre 2018 - 10:46
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La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi au sommet de l'Asean à Singapour le 12 novembre 2018
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© Roslan RAHMAN / AFP
La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi au sommet de l'Asean à Singapour le 12 novembre 2018
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Le parti de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a appelé mardi ses concitoyens à "rester forts face à la pression internationale" au lendemain du retrait du prix d'"ambassadrice de conscience" attribué par Amnesty International à l'ancienne icône de la démocratie.

"Nous devons rester forts face à la pression internationale", a déclaré à l'AFP Myo Nyut, porte-parole du parti de Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

"Ces retraits de prix portent atteinte non seulement à la dignité d'Aung San Suu Kyi mais aussi aux membres de notre parti et à tous ceux qui ont participé à la révolte démocratique" contre la junte au pouvoir en Birmanie pendant des décennies, a-t-il ajouté, dénonçant un complot entre organisations pro-rohingyas pour tenter de faire pression sur son pays.

"Personnellement, je suis triste et déçu de voir que des organisations internationales, notamment celles qui à une époque l'ont soutenue, la traitent de façon si injuste", a commenté de son côté Aung Hla Tun, vice-ministre de l'Information, dénonçant une "désinformation médiatique".

Le gouvernement birman n'a cependant pas officiellement réagi mardi. Et Aung San Suu Kyi est restée muette mardi sur le sujet lors d'un sommet régional à Singapour. Par le passé, elle avait évoqué dans la presse internationale à propos de la crise des Rohingyas un "iceberg de désinformation".

Estimant qu'elle avait "trahi les valeurs qu'elle défendait autrefois", Amnesty a retiré lundi à Aung San Suu Kyi le prix que l'ONG lui avait attribué en 2009, à l'époque où elle était encore une dissidente admirée pour avoir tenu des années en résidence surveillée.

Amnesty International entend ainsi dénoncer les "multiples violations des droits de l'homme" observées depuis l'arrivée d'Aung San Suu Kyi à la tête du gouvernement birman en 2016, et notamment la crise, qualifiée par l'ONU de "génocide", ayant poussé plus de 720.000 musulmans rohingyas à fuir depuis 2017 les exactions commises par des militaires birmans et des milices bouddhistes.

Les gestes symboliques se multiplient à l'encontre de la prix Nobel de la Paix 1991: le Canada et plusieurs villes britanniques, dont Glasgow, Edimbourg et Oxford, lui ont notamment retiré ses titres de citoyenne d'honneur et le Musée de l'Holocauste de Washington l'a privée de son Prix Elie Wiesel.

Aung San Suu Kyi est très critiquée pour son manque de compassion et d'action devant le sort réservé à la minorité rohingya par l'armée. Cette dernière nie toute exaction de masse.

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