Syrie : 19 civils tués dans des bombardements du régime dans la Ghouta (OSDH)

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Par AFP
Publié le 17 novembre 2017 - 17:46
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Photo d'une rue dévastée prise le 17 novembre 2017 après des bombardements par les forces du régime
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© Hamza Al-Ajweh / AFP
Photo d'une rue dévastée prise le 17 novembre 2017 après des bombardements par les forces du régime ayant visé la ville rebelle de Douma, près de la capitale syrienne Damas.
© Hamza Al-Ajweh / AFP

Au moins 19 civils, dont six enfants, ont été tués vendredi dans la Ghouta orientale par des bombardements du régime syrien qui a intensifié ses attaques contre cette région rebelle près de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

En riposte aux bombardements du régime de Bachar al-Assad, les insurgés ont tiré des obus sur la capitale syrienne, faisant trois morts vendredi.

Assiégée depuis 2013 par le régime, la Ghouta orientale est le théâtre d'une grave crise humanitaire. Ses quelque 400.000 habitants subissent des pénuries de nourritures et de médicaments, et l'ONU avait récemment tiré la sonnette d'alarme.

Treize personnes, dont cinq enfants et trois membres de la défense civile, ont péri vendredi dans des tirs d'obus et des frappes aériennes du régime contre la ville de Douma, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans un hôpital de Douma, médecins et infirmiers s'affairent pour soigner les blessés qui continuent d'affluer, alors que retentissent les hurlements des enfants, a constaté un correspondant de l'AFP.

Un vieil homme aux cheveux grisonnants tente de calmer une petite fille en pleurs, dont les vêtements sont couverts de sang.

Deux jeunes rescapés sont assis sur un banc, silencieux, les yeux écarquillés et en état de choc. L'un d'eux a le pied bandé.

D'autres ont sur le front un bandage couvert de sang, alors que les infirmiers continuent de nettoyer les plaies des enfants.

Abou Hicham est allongé sur un lit d'hôpital blanc, le visage tordu par la douleur. Il appelle son épouse et trois de ses enfants ... morts. "Imane, où sont les enfants", s'époumone-t-il.

Dans une autre pièce, les corps inertes de ses trois enfants en bas âge ont été disposés sur une table métallique.

- Tirs meurtriers sur Damas -

Ailleurs dans la Ghouta, six personnes ont été tuées dans des frappes aériennes du régime, selon l'OSDH.

L'escalade intervient après une attaque des rebelles mardi contre une base militaire du régime près de la localité de Harasta, dans le même secteur.

Les bombardements entre les deux bords ont fait au total 52 morts parmi les civils depuis mardi, en majorité dans la Ghouta orientale (45 morts), selon l'OSDH.

Située à l'est de Damas, la Ghouta orientale fait partie des quatre zones de "désescalade" instaurées cette année en Syrie en vue d'une trêve durable dans le pays déchiré par une guerre meurtrière depuis plus de six ans.

Le groupe rebelle islamiste Ahrar al-Cham, implanté à Harasta, avait lancé mardi une offensive contre une base militaire du régime. Les combats ont fait 37 morts parmi les forces gouvernementales et des "dizaines" de combattants du côté rebelle, d'après l'OSDH.

A Damas, les tirs d'obus des rebelles ont fait trois morts vendredi, selon l'OSDH.

La veille, six civils avaient péri dans la capitale dans des frappes similaires, notamment l'entraîneur de l'équipe nationale de karaté, Fadel Radi, l'un des "pionniers" du sport en Syrie, selon l'agence de presse officielle syrienne Sana.

Il a succombé à ses blessures après avoir été touché par un éclat d'obus alors qu'il quittait un club de Damas, selon Sana.

Le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, avait récemment qualifié la Ghouta orientale "d'épicentre de la souffrance".

Ces derniers jours, l'ONU a réclamé à plusieurs reprises l'évacuation de plus de 400 malades, avertissant que 29 d'entre eux, dont 18 enfants, pourraient "mourir s'ils ne sont pas évacués".

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes.

Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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