Syrie : le chef de l'opposition pour une relance des négociations après les revers

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Par Rania SANJAR - Ryad (AFP)
Publié le 27 juillet 2018 - 17:46
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Nasr al-Hariri, le chef de l'opposition syrienne en exil, durant une interview avec l'AFP à Ryad, le 26 juillet 2018
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© FAYEZ NURELDINE / AFP
Nasr al-Hariri, le chef de l'opposition syrienne en exil, durant une interview avec l'AFP à Ryad, le 26 juillet 2018
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Le chef de l'opposition syrienne en exil, Nasr al-Hariri, s'est dit favorable à une relance des négociations avec le régime sous l'égide de l'ONU pour un règlement du conflit, après avoir admis "les pertes militaires significatives" essuyées sur le terrain.

M. Hariri, négociateur en chef de l'opposition, a néanmoins estimé dans un entretien avec l'AFP jeudi que la rébellion n'avait "pas perdu la guerre", même si le régime avec l'aide de l'allié russe a infligé d'importants revers aux insurgés.

L'opposant a ainsi fustigé la communauté internationale pour avoir laissé à la Russie le champ libre pour déterminer, selon lui, l'issue du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.

Alors que le régime cherche à reconquérir l'ensemble des provinces, M. Hariri a exclu une offensive du régime de Bachar al-Assad contre celle d'Idleb (nord-ouest), ultime bastion insurgé situé à la frontière avec la Turquie.

Un tel assaut "ne sera pas facile", a-t-il dit à Ryad, évoquant des "garanties" d'Ankara pour éviter une solution militaire dans cette région.

"Militairement, les pertes de l'opposition sont significatives", a reconnu le chef du Comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d'opposition.

Il a déploré "un consensus international pour stopper le soutien militaire aux forces de la révolution et de l'opposition. Et dans une large mesure, l'appui politique s'est interrompu". "En échange, la Russie a reçu un mandat pour intervenir comme elle l'entend".

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les rebelles contrôlent aujourd'hui moins de 10% du territoire et le régime plus de 60%.

"Il ne reste plus devant nous que le processus politique, sur la base de la déclaration de Genève et de la résolution 2254" de l'ONU, a déclaré M. Hariri. La 2254 prévoit un gouvernement de transition regroupant figures du régime et de l'opposition ainsi que des élections libres.

L'opposition a récemment remis à l'envoyé spécial de l'ONU Staffan de Mistura une liste de 50 noms qui doivent participer à un comité constitutionnel chargé de travailler sur une réforme de la Constitution.

"Le processus de Genève est bloqué depuis des mois et les Nations unies sont dans une position déplorable, comme nous", a regretté M. Hariri.

A ce jour, toutes les négociations régime-opposition organisées sous l'égide de l'ONU ont échoué en raison principalement de l'exigence d'un départ de M. Assad.

M. Assad a indiqué cette semaine que le prochain objectif de son armée était la province d'Idleb.

Cette région, dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, a accueilli des dizaines de milliers de personnes évacuées des ex-fiefs de l'opposition tombés aux mains du régime.

De plus la Turquie voisine y déploie également des forces.

"Il est difficile pour le régime, l'Iran et la Russie de mener toute opération, sauf si les forces turques se retirent. Sinon, ce serait annonciateur d'une guerre régionale, peut-être même mondiale", selon M. Hariri.

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