Syrie : les Casques blancs, les secouristes en zones rebelles

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Par AFP - Beyrouth
Publié le 22 juillet 2018 - 13:27
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Des Casques blancs syriens extraient un blessé des décombres de sa maison après une frappe aérienne des forces syriennes, le 8 avril 2017 à Deraa
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© Mohamad ABAZEED / AFP/Archives
Des Casques blancs syriens extraient un blessé des décombres de sa maison après une frappe aérienne des forces syriennes, le 8 avril 2017 à Deraa
© Mohamad ABAZEED / AFP/Archives

Les Casques blancs, dont des centaines ont été évacués cette semaine vers la Jordanie depuis le sud de la Syrie où le régime de Bachar al-Assad mène une offensive, sont des secouristes bénévoles qui travaillent dans les zones tenues par les rebelles.

- 3.700 bénévoles -

Le groupe a vu le jour en 2013, deux ans après les manifestations pro-démocratie de 2011, réprimées dans le sang par le régime. C'est en 2014 qu'ils sont surnommés les "Casques blancs".

Ces bénévoles, qui étaient avant la guerre des étudiants ou exerçaient des professions variées, sont sortis de l'anonymat grâce à des vidéos poignantes relayées sur les réseaux sociaux, les montrant, casques sur la tête, se ruer sur les lieux bombardés pour extraire des survivants, notamment des enfants, ensevelis sous les décombres des immeubles détruits.

Plus de 3.700 Casques blancs, dont une poignée de femmes, opèrent actuellement en Syrie, selon leur chef Raed Saleh. Plus de 250 ont été tués depuis 2013.

Il y a quelques années, leur réseau était actif dans tous les territoires insurgés de la Syrie, notamment dans la Ghouta orientale, ex-bastion rebelle aux portes de Damas.

Mais alors que le régime accumule les victoires en reprenant l'un après l'autre des fiefs de l'opposition, les activités des Casques blancs se retrouvent aujourd'hui principalement limitées aux territoires insurgés dans le nord et le nord-ouest.

Certains ont reçu une formation à l'étranger, prenant ensuite la relève en Syrie pour former à leur tour d'autres volontaires aux techniques des opérations de recherche et de sauvetage.

Le groupe a été financé par plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Japon ou les Etats-Unis. Il a également reçu des dons de particuliers pour l'achat de matériel, dont leurs fameux casques.

- "Indépendants" -

Candidats au prix Nobel de la paix en 2016, ils ne l'ont finalement pas remporté.

Ils ont cependant été récompensés cette même année par le prix suédois Right Livelihood, qui se veut un "Nobel alternatif". Ce dernier a loué "leur courage exceptionnel, leur compassion et leur engagement humanitaire".

En février 2017, un documentaire retraçant leur travail avait remporté l'Oscar du meilleur court métrage documentaire.

Leur slogan "Qui sauve une vie sauve toute l'Humanité" est tiré d'un verset du Coran. Les Casques blancs insistent sur la neutralité des volontaires, qui volent au secours de toutes les victimes, indépendamment de leur religion.

"Nous sommes indépendants, neutres et impartiaux, nous ne sommes affiliés à aucun groupe politique ou armé", a affirmé à l'AFP leur chef Raed Saleh.

- Dénoncés par le régime -

Le groupe n'est pourtant pas épargné par ses détracteurs, partisans du régime syrien ou de la Russie.

Certains l'accusent d'être une marionnette aux mains des gouvernements soutenant la rébellion. D'autres affirment que des combattants rebelles ou même des jihadistes font partie des secouristes volontaires.

Le président Assad lui-même, dans un entretien avec l'AFP en avril 2017, avait accusé les membres du groupe de faire partie du groupe jihadiste Al-Qaïda.

"Ils ont rasé leurs barbes, porté des casques blancs, et sont apparus comme des héros de l'humanitaire. Ce qui n'est pas vrai", avait-il asséné.

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