Les députés britanniques se prononcent sur un report du Brexit

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Par Pauline FROISSART - Londres (AFP)
Publié le 14 mars 2019 - 05:00
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La Première ministre britannique Theresa May s'exprime devant la Chambre des communes, le 13 mars 2019
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© MARK DUFFY / UK PARLIAMENT/AFP
La Première ministre Theresa May, décidée à faire passer aux forceps l'accord de divorce qu'elle a négocié avec l'Union européenne, va proposer jeudi aux députés de voter une troisième fois sur ce texte qu'ils ont déjà retoqué à deux reprises.
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Les députés britanniques se prononcent jeudi sur un report du Brexit, la Première ministre Theresa May leur promettant qu'il sera court s'ils adoptent enfin l'accord de divorce qu'elle a conclu avec l'Union européenne, qu'ils ont déjà rejeté par deux fois.

A quinze jours de la date théorique du divorce avec Bruxelles, le 29 mars, la Chambre des communes a commencé à examiner une motion de la dirigeante conservatrice pour reculer la date du Brexit qui se rapproche dangereusement sans qu'aucun consensus ne se dessine sur la future relation souhaitée avec Bruxelles.

Mais Mme May l'a assortie d'un ultimatum. Soit le parlement vote d’ici au 20 mars en faveur de son accord de retrait, et le report de la sortie de l'Union sera de courte durée, jusqu'au 30 juin. Soit il est à nouveau recalé et le report devra aller au-delà du 30 juin, impliquant notamment que le Royaume-Uni prenne part aux élections européennes et la perspective d'un éloignement du Brexit.

Malgré déjà deux défaites cuisantes subies sur ce traité de retrait, laborieusement négocié avec Bruxelles, Mme May veut en effet le soumettre une nouvelle fois au vote des députés britannique d'ici au mercredi 20 mars, et plus probablement la veille.

Fidèle à sa réputation d'opiniâtreté et jouant la stratégie de la peur, elle espère encore pouvoir rallier les eurosceptiques de son Parti conservateur et les députés du petit parti unioniste nord-irlandais DUP, son allié au Parlement, autour de ce texte qu'elle affirme être le seul à même de répondre au choix des Britanniques de quitter l'UE exprimé à l'occasion du référendum de juin 2016.

L'Union européenne a prévenu qu'une demande de report devait être justifiée et acceptée à l'unanimité par les 27 autres pays de l'UE, qui seront réunis en sommet les 20 et 21 mars à Bruxelles.

Jeudi, le président du Conseil européen Donald Tusk les a invités à être prêts à accorder "une longue prolongation" au Royaume-Uni s'il "accepte de repenser sa stratégie pour le Brexit et parvient à dégager un consensus autour de celle-ci".

- Promesse de Trump -

Quatre amendements sont débattus jeudi, avant un vote prévu pour vers 17H00 GMT.

L'un, déposé par le Groupe indépendant -qui regroupe des élus ayant fait sécession du Parti travailliste et du Parti conservateur-, préconise une prolongation de la période de deux ans prévue par l'article 50 du Traité européen de Lisbonne pour sortir de l'UE, donc au-delà du 29 mars, afin d'organiser un second référendum.

Un deuxième amendement, travailliste, défend une reprise du contrôle du processus de Brexit par le Parlement, ce qui pourrait conduire à l'organisation d'une série de votes sur différentes options.

Un troisième amendement, également déposé par un député travailliste, a pour but de bloquer un nouveau vote sur l'accord conclu par Mme May avec Bruxelles fin novembre.

Enfin, le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a déposé un amendement prévoyant que Mme May demande aux dirigeants de l'UE un report du Brexit pour "donner au Parlement le temps de trouver une majorité pour une approche différente".

Mercredi soir, la Chambre des Communes a rejeté l'option d'une sortie sans accord "quelles que soient les circonstances" au cours d'une nouvelle séance houleuse, pendant laquelle des députés conservateurs et même des ministres ont défié les consignes de vote de Mme May dont l'autorité a volé une nouvelle fois en éclats.

"Si des membres du gouvernent sont autorisés à ignorer les instructions du gouvernement (...) il n'y a plus de gouvernement pour longtemps", a jugé la chef du service politique de la BBC Laura Kuenssberg.

Ce vote contre un "no deal" n'est cependant pas contraignant et cette option est loin d'être exclue si aucun accord n'intervient.

Une perspective qui ne serait pas pour déplaire au président américain Donald Trump, qui a plaidé par le passé pour un Brexit "dur". "Mon gouvernement est prêt à négocier un grand accord commercial avec le Royaume-Uni. Le potentiel est illimité !", a-t-il tweeté jeudi.

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