Budget : Trump appelle le Congrès à empêcher la paralysie de l'Etat

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Par AFP - Washington
Publié le 18 janvier 2018 - 18:30
Mis à jour le 19 janvier 2018 - 02:18
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Des prototypes de parois sont exposés le 1er novembre 2017 à San Diego (Californie, ouest) dans le cadre du projet de contsruction d'un mur anti-immigraton à la frontière entre les Etats-Unis et le Me
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© FREDERIC J. BROWN / AFP/Archives
Des prototypes de parois sont exposés le 1er novembre 2017 à San Diego (Californie, ouest) dans le cadre du projet de contsruction d'un mur anti-immigraton à la frontière entre les
© FREDERIC J. BROWN / AFP/Archives

Donald Trump a appelé les parlementaires américains à trouver dès jeudi soir un accord budgétaire temporaire qui éviterait une paralysie de l'Etat fédéral, au terme d'une journée de tractations intenses.

Le Congrès a jusqu'à vendredi minuit pour s'entendre sur un projet de budget assurant le financement du gouvernement, au risque de provoquer un "shutdown": la fermeture d'un grand nombre d'agences fédérales. Ce serait la première fois depuis octobre 2013, quand des centaines de milliers de fonctionnaires avaient été mis au chômage technique pendant plus de deux semaines.

"La Chambre des représentants doit voter le projet de loi de financement du gouvernement ce soir. Si important pour notre pays - Notre armée en a besoin", a-t-il lancé sur Twitter.

Auparavant, il avait estimé "possible" que l'Etat fédéral ferme vendredi, rejetant la faute sur la minorité démocrate. Mais il avait aussi refusé par avance une solution temporaire sur l'un des sujets de blocage, le programme public d'assurance maladie pour les enfants pauvres (Chip), menacé par la réforme de l'assurance santé.

La majorité républicaine souhaite voir adopter un budget 2018 qui dope les dépenses militaires, une promesse de campagne de M. Trump qui estime les forces armées sous-équipées après plus de 16 ans de guerre ininterrompue.

En échange de ses voix, la minorité démocrate veut un financement à long terme du "Chip" et régler le sort de 690.000 "Dreamers". Ces jeunes, arrivés clandestinement aux Etats-Unis quand ils étaient enfants, sont à la merci d'une expulsion après l'abrogation du programme Daca datant de l'administration Obama qui leur offrait un statut de résident temporaire.

Un vote était prévu jeudi soir sur un projet d'accord budgétaire temporaire, jusqu'à la mi-février, et la poursuite du Chip pour six ans, sans inclure de mesures sur l'immigration. Mais Donald Trump a semblé s'opposer à cette proposition dans l'après-midi, affirmant que le Chip "devrait faire partie d'une solution à long-terme, pas d'une extension de 30 jours ou à court-terme".

Le projet de financement négocié au Congrès "comprend une extension du Chip pour six ans, pas 30 jours", a toutefois répondu le sénateur républicain John Cornyn, sur Twitter.

- Vote serré au Sénat -

La proposition ne semble pas satisfaire les démocrates. "Nous voulions dix ans, nous voulions un Chip définitif qui, au passage, économise 6 milliards de dollars (et) les républicains ont refusé", a affirmé la chef du groupe à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Le président de la Chambre, le républicain Paul Ryan, a joué la carte patriotique en affirmant que les démocrates "continuent à prendre en otage le financement de l'armée contre des questions qui ne sont pas liées et des échéances qui n'existent pas", en référence au sort des "Dreamers".

M. Ryan a assuré que les discussions faisaient des progrès. Mais il doit aussi faire face à la grogne de la frange radicale des élus républicains, opposée à toute concession sur les questions d'immigration.

Si M. Ryan peut se passer des voix démocrates, le vote sera plus serré au Sénat où les républicains compte 51 sièges sur 100. Une majorité qualifiée des trois cinquièmes (60 voix) sera en effet requise pour que l'accord soit validé.

Les républicains sont globalement d'accord pour régulariser les "Dreamers". Mais Donald Trump exige aussi le financement du mur promis à la frontière avec le Mexique, ainsi que d'autres mesures anti-immigration, dont la fin de ce qu'il appelle "l'immigration en chaîne" (le regroupement familial) et la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes.

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration clandestine une priorité de son gouvernement, a également réaffirmé jeudi que la construction du mur devait faire partie de l'accord budgétaire.

"Pas de mur, pas d'accord", a clamé le président dans un autre message sur Twitter.

M. Trump, malgré une majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, a du mal à faire financer son projet qui, selon un autre tweet consacré au sujet jeudi matin, "doit permettre de stopper le flux massif de drogue venu du Mexique, désormais classé comme le pays le plus dangereux du monde". Mais les démocrates refusent de financer ce mur, symbole selon eux d'une politique xénophobe.

Le sénateur républicain Lindsey Graham a affirmé toutefois mercredi soir que des démocrates avaient donné leur accord sur certains aspects du financement de ce mur.

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