Trump défend bec et ongles son échange controversé avec Poutine

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Par Jerome CARTILLIER - Washington (AFP)
Publié le 21 mars 2018 - 22:02
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Les président russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump à Hambourg, en ALlemagne, le 7 juille
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© SAUL LOEB / AFP/Archives
Les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump en Allemagne à l'occasion du sommet du G20 le 7 juillet 2017
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Le président américain Donald Trump a défendu mercredi son échange controversé avec son homologue russe Vladimir Poutine, sur fond de fuites embarrassantes selon lesquelles ses conseillers auraient tenté, en vain, de le dissuader de féliciter l'homme fort du Kremlin pour sa réélection.

Si le compte-rendu diffusé par la Maison Blanche d'un appel avec Emmanuel Macron évoque la nécessité de réclamer des comptes à la Russie sur l'empoisonnement de l'ex-espion Sergueï Skripal, Donald Trump a opté lui, sur Twitter, pour une tonalité complètement différente.

Dans un double-tweet d'où transpire son exaspération, il ne mentionne à aucun moment cette affaire sensible sur laquelle Londres - proche allié de Washington s'il en est - est monté en première ligne, mais insiste sur le fait que de bonne relations avec Moscou peuvent être fructueuses sur nombre de dossiers internationaux.

Soulignant que son prédécesseur démocrate Barack Obama avait, lui aussi, appelé M. Poutine après sa réélection (en 2012), M. Trump accuse les médias "Fake news" de vouloir le pousser à "fustiger" M. Poutine.

"Ils ont tort! Bien s'entendre avec la Russie (et d'autres) est une bonne chose, pas une mauvaise chose", lance-t-il. "Ils peuvent nous aider à résoudre des problèmes avec la Corée du Nord, la Syrie, l'Ukraine, le groupe Etat islamique, l'Iran, et même la course aux armements à venir", ajoute-t-il.

Et le 45e président des Etats-Unis d'affirmer que ses prédécesseurs républicains comme démocrates - Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama - ont aussi essayé de s'entendre avec Vladimir Poutine mais qu'ils ont manqué d'intelligence, d'énergie ou n'ont pas trouvé "l'alchimie".

L'attitude de Donald Trump vis-à-vis de Vladimir Poutine est scrutée à la loupe depuis son arrivée au pouvoir, sur fond d'enquête du procureur spécial Robert Mueller qui tente de déterminer s'il y a eu collusion entre Moscou et l'équipe du magnat de l'immobilier durant la campagne.

"Je l'ai félicité pour sa victoire électorale", a raconté l'imprévisible président septuagénaire mardi après-midi depuis le Bureau ovale, évoquant son échange téléphonique avec l'homme fort du Kremlin. Mettant en avant une "très bonne conversation", il a aussi avancé l'idée d'une possible rencontre prochaine avec ce dernier.

- 'NE PAS FELICITER' -

Au lendemain de cet échange, la Maison Blanche tentait d'identifier l'auteur d'une fuite embarrassante.

Selon le Washington Post, le président américain a congratulé par téléphone son homologue russe en dépit des mises en garde de ses conseillers, y compris d'une note indiquant explicitement, en lettres capitales, "NE PAS FELICITER".

L'affaire prend d'autant plus de relief que le climat est particulièrement tendu à la Maison Blanche où règne un climat de suspicion après une cascade de départs et de limogeages au cours des derniers mois.

"Si cette histoire est exacte, cela signifie que quelqu'un a fait fuiter des documents de briefing du président. Faire fuiter de telles informations peut être une cause de licenciement et est probablement illégal", a indiqué à l'AFP un haut responsable de l'administration sous couvert d'anonymat.

Sur le fond, les félicitations du milliardaire ont doublement déplu au Congrès, où les élus préviennent que la Russie menace l'intégrité des élections législatives américaines de novembre prochain.

La secrétaire à la Sécurité intérieure l'a elle-même confirmé mercredi lors d'une audition.

"Les élections de mi-mandat de 2018, et les futures élections, sont des cibles évidentes pour les tentatives russes de piratage", a déclaré Kirstjen Nielsen devant la commission du Renseignement du Sénat.

Elle a rappelé que des hackers russes avaient tenté en 2016 de s'introduire dans les fichiers électoraux de 21 des 50 Etats fédérés, réussissant dans l'un d'entre eux.

Des élus des deux bords ont dénoncé la teneur du coup de fil, dont le sénateur républicain John McCain.

"Il est extrêmement troublant que le président n'ait même pas parlé de la sécurité de nos élections en appelant Vladimir Poutine pour le féliciter de sa victoire dans une élection prédéterminée", a déclaré le sénateur démocrate Mark Warner, vice-président de la commission du Renseignement.

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