Trump se dit prêt à s'entretenir avec le leader nord-coréen

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Par Saul LOEB - Camp David (Etats-Unis) (AFP)
Publié le 06 janvier 2018 - 10:40
Mis à jour le 07 janvier 2018 - 00:30
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Le président américain, Donald Trump, s'est dit prêt samedi à s'entretenir avec le leader nord-coréen Kim Jong-Un, exprimant l'espoir que les discussion prévues entre Pyongyang et Séoul sur les JO pourraient engager une désescalade.

Cette déclaration de Donald Trump tranche avec sa rhétorique volontiers belliqueuse à l'égard de Kim Jong-Un, avec lequel il a engagé ces derniers mois une joute verbale au fil des tests nord-coréens de missiles et de charges nucléaires.

"Je crois toujours aux discussions", a déclaré le président américain depuis la résidence présidentielle de Camp David, interrogé sur la possibilité d'un échange téléphonique avec le leader nord-coréen.

"Je le ferais bien sûr, je n'ai aucun problème avec ça", a-t-il ajouté, tout en soulignant que cela ne pourrait se faire sans conditions préalables.

Donald Trump a salué les récents signes de détente dans la péninsule coréenne, marqués par la participation "vraisemblable" d'athlètes nord-coréens aux JO d'hiver en Corée du Sud, et a dit espérer que les discussions prévues entre les deux pays iraient "au-delà" du simple cadre sportif.

"J'adorerais les voir aller au-delà des JO", a-t-il déclaré au sujet des discussions intercoréennes à venir. "Je veux vraiment que cela marche entre les deux pays, j'aimerais les voir participer aux jeux Olympiques et les choses pourraient peut-être continuer à partir de là", a-t-il expliqué.

Le représentant nord-coréen au Comité international olympique (CIO), Chang Ung, avait annoncé plus tôt samedi que la Corée du Nord "participera vraisemblablement" aux jeux Olympiques qui se tiendront à Pyeongchang du 9 au 25 février, selon des propos relayés par l'agence de presse japonaise Kyodo.

M. Chang se rendait à Lausanne (Suisse), siège du CIO, où il pourrait discuter, selon Kyodo, de la possible participation de la Corée du Nord aux Jeux d'hiver.

Les déclarations du responsable nord-coréen sont le prolongement des signaux allant dans le sens d'une amorce d'apaisement, après des mois d'escalade et de rhétorique menaçante entre Pyongyang et Washington.

Séoul et Pyongyang se sont mis d'accord vendredi pour tenir des discussions, les premières depuis décembre 2015, mardi à Panmunjom, le village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53).

Le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myung-Gyon, devrait présider la délégation qui comprendra notamment un vice-ministre chargé des Sports.

Washington et Séoul ont convenu également de reporter après les jeux Olympiques leurs manoeuvres militaires annuelles qui suscitent à chaque fois des crispations dans la péninsule.

De son côté, le dirigeant nord-coréen a déclaré lundi dans son message du Nouvel An que son pays souhaitait le succès de ces JO et envisageait d'y envoyer une délégation.

- 'Magnifique pour l'humanité' -

Le président américain s'est au passage attribué les mérites de ce dégel, conséquences de ses "déclarations fortes" contre Kim Jong-Un.

Il dit espérer "arriver à une solution très pacifique".

"Si quelque chose peut ressortir de ces discussions, cela serait magnifique pour toute l'humanité", a conclu Donald Trump. "Au moment opportun, nous nous impliquerons" dans ces discussions, a-t-il assuré.

Séoul et les organisateurs des JO souhaitent que Pyongyang y participe afin de faire baisser la tension créée par les programmes nucléaire et balistique poursuivis par la Corée du Nord, en violation des résolutions de l'ONU.

Pyongyang a procédé ces derniers mois à plusieurs lancements de missiles et en septembre à un sixième test nucléaire, le plus puissant à ce jour.

Dans son message de Nouvel An, Kim Jong-Un a appelé la Corée du Nord à produire en masse têtes nucléaires et missiles balistiques. Il a assuré également que la Corée du Nord avait atteint son but, accéder au statut d'Etat nucléaire.

Donald Trump a riposté aux essais nord-coréens en alternant sanctions économiques, pressions diplomatiques, menaces - il s'est engagé à la tribune de l'ONU à "détruire totalement" la Corée du Nord en cas d'attaque lancée par Pyongyang - et insultes à l'endroit de Kim Jong-Un, qualifié de "petit homme-fusée".

Les deux Corées sont toujours techniquement en état de guerre depuis 1953, la fin de la guerre dans la péninsule n'ayant été marquée que par un armistice et non par un traité de paix. Ces quelque soixante années de tension ont été émaillées de nombreux incidents et affrontements.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté fin décembre un nouveau train de sanctions à l'encontre de Pyongyang par un vote unanime sur une résolution américaine, en interdisant la livraison de près de 75% des produits raffinés pétroliers à la Corée du Nord et en ordonnant le rapatriement de tous les ressortissants nord-coréens travaillant à l'étranger d'ici la fin de 2019.

La Chine, soutien traditionnel de Pyongyang avec la Russie, a indiqué qu'elle avait commencé à mettre en oeuvre ces nouvelles restrictions samedi.

L'opposition sud-coréenne a accueilli avec prudence ces signes de dégel, mettant en garde contre des concessions au Nord pour s'assurer de sa participation aux JO.

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