Trump trop populaire auprès de sa base pour être défié par les républicains

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Par Michael Mathes - Washington (AFP)
Publié le 20 juillet 2018 - 20:57
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Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'une cérémonie à la Maison Blanche le 19 juillet 2018
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© Brendan Smialowski / AFP/Archives
Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'une cérémonie à la Maison Blanche le 19 juillet 2018
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Donald Trump a été critiqué jusque dans les rangs républicains pour s'être montré trop conciliant à l'égard de Vladimir Poutine mais pour de nombreux élus candidats aux élections de novembre, le soutien du président américain reste crucial tant son emprise sur le parti et les électeurs est forte.

En privé, des parlementaires du Grand Old Party (GOP) sont d'accord avec les détracteurs du président selon lesquels il a trahi ses agences de renseignement, unanimes à penser que la Russie a mené une attaque coordonnée pour tenter d'influencer l'élection de 2016, et a adopté à Helsinki un comportement jugé trop conciliant face au maître du Kremlin.

Le parti républicain s'était déchiré pendant la campagne présidentielle entre les partisans radicaux du milliardaire et les conservateurs modérés qui refusaient d'endosser les thèses nationalistes et populistes du candidat. Mais depuis sa victoire, rares sont ceux qui osent affronter ouvertement Donald Trump tant le président est prompt à déclencher la foudre sur Twitter pour mobiliser sa base.

Ils gardent à l'esprit la défaite aux primaires républicaines de juin de Mark Sanford, un élu de Caroline du Sud qui s'était aliéné le soutien de Donald Trump.

Le New York Times avait alors estimé que "le fait de voter conservateur est moins important que de montrer une loyauté totale" au président.

Les élus du GOP "ne veulent pas être dans la ligne de mire" de Donald Trump, dit à l'AFP Rick Tyler, un consultant républicain qui appartient au camp des modérés.

"Ils comprennent tous qui est Trump et ils n'aiment pas ça, ils auraient souhaité autre chose, mais ils bénéficient de sa politique, comme les baisses d'impôts", explique-t-il.

En restant dans les petits papiers du président, ceux qui brigueront un nouveau mandat au Congrès s'assurent ainsi le soutien financier du parti et des donateurs.

Et surtout, "personne ne sait comment contrer" les insultes politiques de Donald Trump, poursuit M. Tyler. Le président "vous traîne dans la boue et les hommes politiques n'en ont pas l'habitude".

- "Jamais vu ça" -

Des ténors républicains ont ouvertement défié M. Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine, qualifiée d'"erreur tragique" par John McCain ou de "honte" par Jeff Flake, mais ils ont en commun de ne pas être candidats à leur réélection.

La majorité a préféré faire profil bas, saluant sur le tard les "clarifications" apportées par Donald Trump, qui a admis avoir fait un lapsus pour mettre fin à la polémique sur l'ingérence russe.

"Je pense que le président a clarifié ses déclarations et confirmé" qu'il faisait confiance à ses services de renseignement, a affirmé le sénateur John Cornyn, interrogé sur le relatif silence des élus républicains. Il a réfuté que ce silence était provoqué par la peur de perdre son siège en novembre.

Pour Mike Allen, co-fondateur du site d'information Axios, les élus "ont besoin d'une feuille de vigne pour justifier leur retour rapide aux côtés du président, qui est beaucoup plus populaire qu'eux dans l'électorat républicain".

Selon un sondage de CBS News, 68% des électeurs républicains approuvent Donald Trump dans sa gestion du sommet d'Helsinki. Une enquête d'Axios affirme qu'ils sont 79% à approuver ses déclarations lors de la conférence de presse qui a suivi.

"Je n'avais jamais vu ça", admet Robert Shapiro, professeur de sciences politiques à l'université de Columbia.

Pour ce spécialiste de la politique et de l'opinion publique américaines, il est frappant que même des élus n'ayant pas à faire face à une campagne difficile restent aux côtés du président.

"Ils ne veulent pas faire bouger les choses pour garder un pouvoir à la Chambre des représentants ou au Sénat", dit-il.

Les élections de mi-mandat, traditionnellement marquées par une faible participation, sont généralement défavorables à l'administration en place. Donald Trump exhorte depuis quelques mois ses partisans à voter en masse, face à la mobilisation des démocrates et des mouvements citoyens opposés au président.

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