Turquie : le nouvel aéroport d'Istanbul, symbole des ambitions d'Erdogan, prend forme

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Par Ezzedine SAID - Istanbul (AFP)
Publié le 13 avril 2018 - 22:21
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Le nouvel aéroport en cours de construction à Istanbul, le 13 avril 2018
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© OZAN KOSE / AFP
Le nouvel aéroport en cours de construction à Istanbul, le 13 avril 2018
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De prime abord, rien ne distinguait vendredi ce terrain des vastes chantiers de construction qui parsèment Istanbul. Seule la tour de contrôle qui se dresse au loin révélait qu'un des plus grands aéroports du monde y serait ouvert dans quelques mois.

Une minuterie numérique à compte à rebours a été installée à l'entrée d'un immense hangar abritant des bureaux administratifs. Il affiche le nombre des semaines et des jours restant avant le 29 octobre, jour de la fête nationale turque et date prévue pour l'ouverture de cet aéroport, l'un des nombreux gigantesques projets lancés sous la houlette du président Recep Tayyip Erdogan.

Bulldozers et bétonnières se croisent dans un nuage de poussière sur ce chantier situé près de la mer Noire, dans le nord d'Istanbul, et dominé par une tour de contrôle en forme de tulipe.

Le hall principal, où la presse a été accueillie pour une visite du chantier vendredi, est terminé à 85%, s'est félicité le ministre des Transports et des Communications, Ahmet Arslan.

Tout autour, les autres bâtiments se dressent encore à l'état de squelettes. Mais une armée d'ouvriers met les bouchées doubles pour le travail soit achevé à temps.

"Le nouvel aéroport sera le plus grand du monde, avec une superficie de 67,5 millions de mètres carrés", a affirmé M. Arslan, au cours d'une conférence de presse sur place.

Les travaux mobilisent 35.000 personnes qui travaillent par vacations, dont 3.000 ingénieurs et membres du personnel administratif, selon le ministre.

Treize ouvriers ont été tués dans des accidents de travail depuis le début du chantier il y a trois ans, a reconnu M. Arslan, bien que toutes les précautions aient été selon lui prises pour éviter de tels incidents. Quatre autres ouvriers qui travaillent et vivent sur le site sont morts de causes non liées à leur travail, a-t-il ajouté.

- 'Répondre à la demande' -

Le coût de l’aéroport, construit par un consortium d’entreprises turques, s'élève à 10,247 milliards de dollars. Il desservira 300 destinations dans le monde, selon le ministre.

Les nouvelles installations remplaceront le principal aéroport d'Istanbul, Ataturk, qui a une capacité annuelle de 60 millions de passagers.

"Cela ne couvre pas nos besoins", explique M. Arslan. "Il est congestionné (...) et nous sommes incapables de répondre à la demande".

Pendant une première phase, le nouvel aéroport doté de six pistes aura une capacité de 90 millions de passagers par an, pour atteindre à terme 250 millions de passagers, a affirmé M. Arslan.

A partir du 29 octobre, une fois que le nouvel aéroport sera entré en service, l'aéroport Atatürk, ouvert en 1924, sera uniquement consacré à l'autorité de l'aviation civile, aux vols privés et aux VIP, explique le ministre, selon lequel le transfert des équipements d'un aéroport à l'autre se fera en 48 heures.

En revanche, l'aéroport Sabiha Gökçen sur la rive asiatique d'Istanbul, ouvert en 2003, continuera de fonctionner.

Le nouvel aéroport devrait progressivement générer 200.000 emplois directs et indirects, assure le ministre, selon lequel il contribuera également à non moins de 5% du PIB de la Turquie en 2025.

Ce projet accompagne aussi le succès croissant de la compagnie aérienne turque Turkish Airlines, qui souhaite passer d'une flotte actuellement composée de 329 appareils, à 424 d'ici à 2023.

Cette entreprise turque, qui appartient à hauteur de 49% à l'Etat, a annoncé le mois dernier prévoir l'achat de 60 gros-porteurs, dont 10 en option, à Boeing et Airbus.

Au moment de l'annonce du projet en 2014, des ONG écologistes étaient montées au créneau pour dénoncer son impact sur l’environnement en raison de sa proximité des dernières sources d'eau de la ville.

"C'était une zone de mines de charbon et de marécages et l'environnement en pâtissait", a de son côté affirmé M. Arslan vendredi. "En construisant cet aéroport, nous en avons fait un bon usage au profit de l'aviation mondiale".

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