Turquie : une journaliste allemande autorisée à quitter le territoire
Une journaliste et traductrice allemande jugée en Turquie pour activités "terroristes" a indiqué lundi que les autorités turques avaient levé l'interdiction de sortie du territoire qui pesait contre elle.
"Après un recours de mes avocats, l'interdiction de quitter le territoire à laquelle j'étais soumise a été levée. Je remercie tous ceux qui ont été à mes côtés et qui m'ont soutenue", a déclaré sur Twitter Mesale Tolu.
Mme Tolu, âgée de 34 ans, avait l'interdiction de quitter la Turquie depuis sa remise en liberté provisoire en décembre, après avoir passé huit mois en détention préventive.
L'incarcération de la journaliste, accusée de propagande et d'appartenance au Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), une formation interdite en Turquie car considérée comme "terroriste", avait créé des tensions entre Ankara et Berlin.
Mme Tolu, qui travaillait avant son arrestation pour une petite agence de presse turque de gauche, Etkin Haber Ajansi (ETHA), risque jusqu'à 15 ans de prison lors de son procès. La prochaine audience doit se tenir le 16 octobre.
Outre Mme Tolu, l'incarcération d'un autre journaliste, le Germano-Turc Deniz Yücel, avait aussi créé des tensions avec l'Allemagne. M. Yücel a été remis en liberté provisoire en février après plus d'un an d'incarcération.
L'accusation contre Mme Tolu repose principalement sur sa présence à des manifestations et des funérailles de militants du MLKP. Les soutiens de la journaliste, qui rejette toutes les accusations, dénoncent un procès politique.
La décision prise par la justice de lever son interdiction de quitter le territoire survient à un mois d'un déplacement prévu du président turc Recep Tayyip Erdogan à Berlin, alors que la Turquie et l'Allemagne mènent depuis plusieurs mois un processus de détente de leurs relations.
Par ailleurs, la Turquie a multiplié ces derniers jours les signes d'apaisement en direction de l'Europe, sur fond de graves tensions entre Ankara et Washington.
La semaine dernière, des tribunaux turcs ont ainsi libéré deux soldats grecs et le président d'Amnesty International en Turquie, des développements inattendus dans deux affaires qui ont alimenté les tensions avec l'Europe.
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