Un attentat suicide attribué à Boko Haram fait 19 morts dans le nord-est du Nigeria

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Par Aminu ABUBAKAR - Kano (Nigeria) (AFP)
Publié le 17 février 2018 - 12:21
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Localisation de Konduga, dans l'Etat du Borno, où a eu lieu un attentat suicide vendredi soir
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© Sophie RAMIS / AFP
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Trois kamikazes suspectés d'appartenir à Boko Haram se sont fait exploser sur un marché aux poissons du nord-est du Nigeria, tuant 19 personnes, et démontrant une nouvelle fois la capacité de nuisance du groupe jihadiste.

Les explosions se sont produites vendredi vers 20h30 (19H30 GMT) à Konduga, à environ 35 kilomètres au sud-est de la capitale de l'Etat de Borno, Maiduguri.

Selon deux responsables de la milice engagée aux côtés de l'armée contre le groupe armé nigérian, Babakura Kolo et Musa Ari, les kamikazes étaient des hommes.

"Nous avons 19 morts et quelque 70 blessés (...) Deux des kamikazes ont attaqué le marché aux poissons Tashan Kifi, puis quatre minutes plus tard, un troisième a frappé à proximité", a déclaré M. Kolo.

"Les victimes comprenaient 18 civils et un soldat. Le Tashan Kifi est un marché informel qui sert de restaurant, de marché et de lieu de détente pour les habitants", a-t-il ajouté.

Selon Musa Ari, 22 des 70 blessés sont dans un état critique.

"Il n'y a aucun doute quant à savoir qui est derrière ça: Boko Haram a ciblé Konduga à plusieurs reprises", a-t-il ajouté.

L'armée et la police de l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection sanglante de Boko Haram, n'avaient pas réagi samedi matin.

Le conflit a fait plus de 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Le 31 janvier, deux femmes kamikazes s'étaient fait exploser dans le village de Mandarari, près de Konduga.

Les explosions avaient eu lieu peu après une autre attaque suicide ayant fait quatre morts et 44 blessés dans un camp déplacés de Dalori, à une vingtaine de kilomètres sur la même route de Maiduguri. Un quatrième kamikaze s'était également fait exploser à l'extérieur du camp.

L'armée et le gouvernement nigérians ont affirmé à plusieurs reprises que les jihadistes, affaiblis par les opérations militaires lancées par les armées de la région du lac Tchad (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun), étaient sur le point d'être vaincus.

Mais ils continuent de mener des attentats-suicides et des attaques dans des villages reculés de brousse ou en périphérie des villes importantes.

- Récompense -

Le chef des opérations militaires contre Boko Haram, le général Rogers Nicholas, a ainsi déclaré mercredi que le groupe, qui a prêté allégeance à l'Etat islamique en 2015, était "en déroute".

Depuis le début de l'année, l'armée nigériane traque les jihadistes dans l'un de leurs principaux fiefs, la forêt de Sambisa (Borno), où ils s'étaient réinstallés ces derniers mois après en avoir été chassés une première fois en décembre 2016.

Le triple attentat-suicide de vendredi intervient alors que les procès de centaines de membres présumés de Boko Haram se tenaient cette semaine devant des tribunaux civils siégeant dans une base militaire.

L'un des islamistes, jugé pour son implication dans l'enlèvement en 2014 de plus de 200 lycéennes de la ville de Chibok, toujours dans l'Etat de Borno, a été condamné à 15 années d'emprisonnement.

L'armée a par ailleurs affirmé en début de semaine que le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, "avait pris ses jambes à sou cou" après une opération militaire destinée à le déloger de son lieu de refuge.

Selon le porte-parole de l'armée, le général Sani Usman, le chef jihadiste "essaie désespérément de s'échapper (...) déguisé en femme", portant un hijab pour éviter d'être repéré.

Une récompense de trois millions de nairas (6.700 euros) a été promise en échange de toute "information crédible" permettant de l'appréhender. En 2012, l'armée avait annoncé une récompense de 50 millions de nairas pour des informations similaires.

Les Etats-Unis, qui considèrent Shekau comme un "terroriste", avaient offert en 2013 sept millions de dollars contre des informations sur le lieu où il se trouvait.

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