Un laboratoire de pointe à la recherche des personnes disparues dans les conflits

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Par AFP
Publié le 26 octobre 2017 - 13:26
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Un laboratoire de pointe mis en place par l'ONG International Commission on Missing Persons pour aid
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© Sander Koning / ANP/AFP
Un laboratoire de pointe mis en place par l'ONG International Commission on Missing Persons pour aider les familles à retrouver les personnes disparues dans les conflits, le 24 oct
© Sander Koning / ANP/AFP

Un laboratoire de pointe mis en place pour aider les familles à retrouver les personnes disparues dans les conflits et les autres catastrophes dans le monde entier grâce à de nouveaux tests ADN très sophistiqués a été présenté cette semaine aux Pays-Bas.

C'est la dernière mesure en date prise par l'ONG International Commission on Missing Persons (ICMP, Commission internationale sur les personnes disparues), née à la suite des guerres des années 90 dans l'ex-Yougoslavie et installée en 1996 à Sarajevo par le président américain d'alors Bill Clinton.

Ayant déménagé à La Haye l'année dernière, l'ICMP y a transféré de la capitale bosnienne ce laboratoire dorénavant équipé d'une technologie d'avant-garde.

"Cela s'appelle le séquençage massif parallèle ou le séquençage de prochaine génération", a expliqué mardi à l'AFP son patron Rene Huel.

"A la base, ce que cela nous permet de faire, c'est d'augmenter la quantité de données génétiques que l'on peut obtenir à partir d'un échantillon".

- Des os vieux de dizaines d'années -

Les scientifiques peuvent à l'aide de ce procédé offert par la compagnie néerlandaise Qiagen mieux extraire l'ADN "même d'échantillons d'os difficiles à exploiter, vieux de dizaines d'années", a poursuivi Rene Huel.

Ce séquençage fournit également un nombre énorme de marqueurs génétiques, ce qui signifie qu'à partir d'échantillons provenant de parents plus éloignés comme des petits-enfants ou des cousins au 3e degré, il est "possible que l'on puisse identifier quelqu'un de manière concluante".

L'ADN ainsi prélevé est comparé avec les données existantes collectées par l'ICMP, soit environ 100.000 échantillons d'ADN pour voir s'il y a correspondance.

Cette ONG est d'ores et déjà parvenue à identifier quelque 70% des 40.000 personnes portées disparues dans les conflits qui ont ensanglanté les Balkans à la fin du siècle dernier, et notamment 90% des 8.000 personnes massacrées en 1995 dans l'enclave musulmane de Srebrenica, alors assiégée par les forces serbes.

Ces dernières années, elle a en outre de plus en plus mis à disposition son expertise dans le cadre d'autres tragédies, comme le tsunami particulièrement meurtrier de 2004 dans l'Océan indien et le cyclone dévastateur Haiyan qui a frappé les Philippines en novembre 2013.

"C'est pour nous un grand pas en avant" en vue d'aider à retrouver "les milliers, voire les millions, de personnes portées disparues dans le monde en raison de conflits, de violations des droits de l'homme, de désastres naturels, de trafics d'êtres humains, etc.", a commenté la directrice générale de l'ICMP, Kathryne Bomberger.

Pour Ingrid Gudmundsson, une enseignante de mathématiques suédoise à la retraite, dont l'ex-mari, la fille Linda et la petite-fille Mira ont péri au cours du tsunami de 2004 dans la station balnéaire thaïlandaise de Khao Lak où ils passaient leurs vacances, le travail effectué par cette ONG a "tout" changé.

Dans le cas de Mira, dont le corps a été retrouvé et identifié des mois après le drame, comme ceux des deux membres de sa famille morts en même temps qu'elle, c'est l'ADN figurant sur son jouet favori au domicile des Gudmundsson qui a permis de mettre un nom sur sa dépouille.

Celle-ci repose désormais dans un cimetière attenant à une église non loin de la maison d'Ingrid.

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