Rare visite d'un ministre arabe sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem

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Par AFP - Jérusalem
Publié le 15 février 2018 - 16:03
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Le chef de la diplomatie d'Oman, Youssef ben Alaoui (C), se rend sur l'esplanade des Mosquées, une rare visite d'un responsable arabe à ce lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est occupée par Israël, le
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© Ahmad GHARABLI / AFP
Le chef de la diplomatie d'Oman, Youssef ben Alaoui (C), se rend sur l'esplanade des Mosquées, une rare visite d'un responsable arabe à ce lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est occ
© Ahmad GHARABLI / AFP

Le ministre omanais en charge des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, s'est rendu jeudi sur l'esplanade des Mosquées, une rare visite de la part d'un responsable arabe au troisième lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est annexée par Israël.

Oman et Israël n'ont pas de relations diplomatiques. Une telle visite réclame normalement une coordination préalable avec les autorités israéliennes qui contrôlent tous les accès de Jérusalem-Est et de l'esplanade des Mosquées.

M. Ben Alaoui, qui dirige de facto la diplomatie omanaise depuis de nombreuses années, est arrivé à Jérusalem de Ramallah, en Cisjordanie, territoire palestinien contigu à Jérusalem et également occupé par Israël, où il a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas.

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale du futur Etat auquel ils aspirent.

Israël s'est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l'a annexée. Il proclame tout Jérusalem sa capitale "indivisible".

Pour des raisons historiques et diplomatiques, la Jordanie reste la gardienne de l'esplanade des Mosquées, également révérée par les juifs sous le nom de Mont du temple.

La visite de M. Ben Alaoui intervient alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'administration américaine de Donald Trump promeuvent avec insistance l'idée d'intérêts communs entre pays arabes et Israël face à l'ascension de l'Iran, à la menace de l'islam radical et à de nouvelles réalités régionales.

Une reconnaissance d'Israël par les pays arabes paraît encore lointaine faute d'accord entre Israéliens et Palestiniens, mais certains signes ont laissé soupçonner ces derniers mois à un début de convergence.

Depuis sa création en 1948, seuls deux pays arabes, l'Egypte et la Jordanie, ont signé des traités de paix avec Israël.

Par ailleurs, l'administration Trump est supposée présenter à une date indéterminée un plan pour ranimer l'entreprise de paix moribonde entre Israéliens et Palestiniens.

Les Palestiniens refusent cependant d'accepter les Etats-Unis comme médiateurs depuis l'annonce, le 6 décembre par M. Trump, de la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme la capitale d'Israël.

Les Palestiniens ulcérés voient dans cette rupture avec des décennies de consensus international et le summum d'un parti pris pro-israélien.

Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses en vue d'un règlement du conflit.

Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et un autre de la police n'ont pas répondu dans un premier temps aux questions de l'AFP sur une coordination de la visite de M. Ben Alaoui avec les autorités israéliennes.

"Il est du devoir des Arabes de visiter la mosquée s'ils le peuvent", a dit M. Ben Alaoui en parlant de la mosquée Al-Aqsa, qui donne souvent son nom à l'esplanade.

Il s'est ensuite rendu au Saint-Sépulcre, haut lieu du christianisme, à quelques centaines de mètres de là.

M. Ben Alaoui, dont le pays joue régulièrement les médiateurs diplomatiques, s'est entretenu avec ses interlocuteurs à Ramallah notamment de la décision américaine sur Jérusalem, a rapporté l'agence officielle d'Oman.

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