Un mort au Nicaragua au cours de manifestations pro et anti-Ortega

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Par AFP - Managua
Publié le 12 août 2018 - 07:22
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Des partisans du président du Nicaragua Daniel Ortega manifestent à Managua le 11 août 2018
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© INTI OCON / AFP
Des partisans du président du Nicaragua Daniel Ortega manifestent à Managua le 11 août 2018
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Opposants et partisans du président du Nicaragua Daniel Ortega ont fait entendre leurs voix samedi lors de manifestations qui se sont déroulées à travers le pays.

Un manifestant pro-Ortega a été tué par après avoir reçu un tir dans le dos lors d'une manifestation anti-gouvernementale qui défilait devant la mairie de Matagalpa (nord), troisième ville du pays, a affirmé la police.

La victime est Lénine Mendiola, fils d'un leader historique du parti sandiniste au pouvoir, selon un communiqué de la police publié par le gouvernement.

De leur côté, des médias opposés au pouvoir ont également rapporté des incidents à Matagalpa et affirmé que des paramilitaires liés au pouvoir ont tiré sur des manifestants, sans préciser s'ils avaient fait des victimes.

Près de quatre mois après le début de la révolte contre le président Daniel Ortega, qui a fait plus de 300 morts, des marches se sont également déroulées dans les villes de Managua, Leon (nord-ouest) et Juigalpa (est).

Dans la capitale Managua, deux manifestations, pro et anti-Ortega, étaient organisées. Elles sont parties à moins d'une demi-heure d'intervalle et se sont déroulées à moins de deux kilomètres l'une de l'autre.

La "marche bleue et blanche", aux couleurs du drapeau du Nicaragua, a réuni des dizaines de milliers d'opposants à Daniel Ortega qui ont scandé, le visage dissimulé derrière des foulards, "Liberté", "Halte aux détentions illégales", "liberté pour les prisonniers politiques".

Non loin de là, une marée de drapeaux sandinistes rouges et noirs a marché au nord de Managua avec des slogans de soutien à Ortega et à son épouse et vice-présidente Rosario Murillo.

Quelques incidents mineurs se sont produits sur le parcours avec les forces de l'ordre et les manifestants venus demander la libération de dizaines de personnes, détenues depuis le début des manifestations contre le pouvoir.

- "Il doit s'en aller" -

Les détenus sont en majorité des dirigeants étudiants, des agriculteurs et des militants d'organisations de la société civile, accusés de "terrorisme" et de "crime organisé".

Un des plus connus est le leader paysan Medardo Mairena, à la tête du mouvement contre le projet de canal interocéanique, arrêté à l'aéroport alors qu'il se rendait aux États-Unis.

Il est également membre de l'Alliance civique, qui participe au dialogue --actuellement en panne-- avec le gouvernement et fait l'objet d'une procédure judiciaire à huis clos pour terrorisme et crime organisé.

"Nous sommes ici pour nos prisonniers politiques, pour exiger leur liberté", a lancé une oratrice, le visage caché par un masque, qui ne s'est identifiée que sous le pseudonyme de "Siempreviva", du nom d'une fleur.

"Ce gouvernement a décidé de réprimer les étudiants, nous sommes venus lui dire aujourd'hui qu'il doit s'en aller", a-t-elle ajouté.

Les opposants au président Daniel Ortega, 72 ans, au pouvoir depuis 11 ans, l'accusent de corruption, de népotisme et d'avoir instaurer une dictature avec son épouse Rosario Murillo.

De leur côté, les manifestants pro-gouvernementaux, arrivés en bus, en voitures, en motos ou à pied ont défilé au rythme de chants sandinistes.

"Vive le commandant Daniel et la camarade Rosario !", a lancé un leader de la marche pro-gouvernementale. "Qu'ils vivent", lui répondait en écho la foule.

"Nous venons ici pour exiger que justice soit rendue, que les terroristes paient pour les dommages qu'ils ont causés au pays", a expliqué Lala Pineda, une commerçante de 47 ans lors de la marche officielle.

La qualification de "terroristes" désigne les opposants dans la réthorique sandiniste.

Les manifestations de l'opposition ont commencé le 18 avril contre une réforme de la sécurité sociale --abandonnée depuis-- pour se durcir ensuite et s'étendre à tout le pays en réaction à une violente répression qui a fait 317 morts selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et 197 selon les autorités.

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