"Un mur est un mur !" : Trump ne veut plus utiliser d'autres mots

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Par AFP - Washington
Publié le 31 janvier 2019 - 16:37
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Des candidats à l'immigration aux Etats-Unis, venus du Honduras, regardent à travers le mur frontalier à San Ysidro (Californie)
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© Sandy Huffaker / AFP/Archives
Des migrants regardent le 18 novembre 2018 au travers de la barrière entre le Mexique et les Etats-Unis, à San Ysidro en Californie
© Sandy Huffaker / AFP/Archives

Mur en béton? Barrière en acier? Donald Trump a une nouvelle fois fait évoluer sa rhétorique sur son projet emblématique de campagne au moment où les négociations en quête d'un compromis budgétaire reprennent au Congrès.

Depuis plusieurs semaines, certains élus républicains, mais aussi Donald Trump lui-même à l'occasion, mettent en avant le mot de "barrière" à la frontière avec le Mexique avec l'espoir de rendre le projet plus acceptable aux yeux des démocrates et d'éviter un nouveau "shutdown".

Jeudi matin, le président américain a estimé que cela ne servait à rien.

"Appelons-les désormais des murs et arrêtons les jeux politiques!", a-t-il tweeté, comme s'il s'adressait à ses propres conseillers. "Un MUR est un MUR!", a-t-il ajouté, majuscules à l'appui.

Dans une rafale de tweets, il a aussi estimé que les élus républicains perdaient leur temps à négocier: "Les démocrates (...) ne débloqueront pas d'argent pour construire le mur dont nous avons désespérément besoin".

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, lui a donné raison en conférence de presse: "Il n'y aura pas un sou pour le mur dans la loi" de financement qui naîtra des négociations en cours, a martelé la puissante élue, forte de sa majorité à la chambre basse.

"S'il n'y a pas de mur dedans, je ne veux même pas perdre mon temps à la lire", a rétorqué plus tard Donald Trump, dans le Bureau ovale.

Interrogée sur les questions de sémantique, Nancy Pelosi a souligné qu'il existait déjà des centaines de kilomètres de "clôture" en métal à la frontière que les démocrates seraient prêts à renforcer ou réparer si besoin.

"Si le président veut appeler ça un mur, il peut dire que c'est un mur", a-t-elle ironisé, remarquant que quand Donald Trump affirmait que des centaines de kilomètres de mur avaient déjà été construits, il faisait certainement référence à ces barrières.

M. Trump a lui réaffirmé que le mur sortirait de terre "d'une façon ou d'une autre", laissant une nouvelle fois entendre qu'il pourrait déclarer le pays en situation "d'urgence". Cette mesure lui permettrait d'activer des pouvoirs extraordinaires afin de contourner le Congrès.

"Je pourrais le faire", a-t-il souligné devant les journalistes.

Pour sortir du "shutdown" le plus long de l'histoire américaine, Donald Trump a fini par céder face aux démocrates, Nancy Pelosi en tête, fin janvier, en acceptant le financement temporaire des services fédéraux sans que le moindre dollar ait été débloqué pour le mur.

Mais le répit prendra fin le 15 février.

D'ici là, républicains --qui contrôlent le Sénat-- et démocrates du Congrès doivent trouver un compromis budgétaire de longue durée.

Leurs réunions en comité ont démarré mercredi, avec des "déclarations prometteuses", a estimé Nancy Pelosi.

Nouvelle illustration du dialogue de sourds dans lequel semblent être engagés les deux dirigeants, Donald Trump a lui réaffirmé peu après depuis la Maison Blanche: "Je ne pense pas qu'ils parviendront à un accord".

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