Une Chinoise en détention pour avoir maculé une photo du président

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Par AFP - Shanghai
Publié le 17 juillet 2018 - 11:02
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Les donneurs d'une des principales banques du sperme de Pékin doivent "être fidèles à la cause du Parti communiste"
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Drapeau du parti communiste chinois dans une exposition à Pékin le 10 octobre 2017
© WANG ZHAO / AFP/Archives

Une Chinoise qui s'est filmée en train de jeter de l'encre sur un portrait de Xi Jinping a été placée en détention, a rapporté une association de défense des droits de l'homme qui accuse le régime communiste de protéger le "culte de la personnalité" autour du président.

Selon l'association Chinese Human Rights Defenders (CHRD), la femme, du nom de Dong Yaoqiong, a diffusé le 4 juillet sur Twitter une vidéo dans laquelle elle accuse le parti au pouvoir d'exercer en Chine un "contrôle oppressif des cerveaux".

Alors qu'elle marche dans un quartier d'affaires de Shanghai, on la voit ensuite jeter de l'encre sur une affiche à l'effigie du président chinois, puis déclarer: "Xi Jinping, j'attends ici que tu viennes m'arrêter".

Selon CHRD, une association dont le siège se trouve aux Etats-Unis, la femme âgée de 28 ans a été interpellée le même jour et son compte Twitter a été effacé. Son dernier message montre une photo de plusieurs hommes en uniforme à l'extérieur de son appartement.

Interrogée, la police de Shanghai a déclaré à l'AFP tout ignorer de cette affaire.

Les autorités "répriment la liberté d'expression afin de protéger le culte de la personnalité autour de Xi Jinping", accuse l'association.

Le président chinois, arrivé fin 2012 à la tête du Parti communiste, a renforcé son pouvoir ces derniers mois en obtenant l'abolition de la limite de deux mandats présidentiels de cinq ans ainsi que l'inscription de "la Pensée Xi Jinping" dans la constitution du pays.

L'AFP n'est pas en mesure de vérifier l'identité de la personne qui figure sur la vidéo, mais un homme se présentant comme son père, Dong Jianbiao, l'a confirmée en diffusant sur internet une copie de la carte d'identité de sa fille.

M. Dong a qualifié l'interpellation de sa fille "d'enlèvement par des bandits" et "d'acte illégal commis au nom de la loi".

Lui-même ainsi qu'un artiste du nom de Hua Yong, qui avait dénoncé l'an dernier des expulsions de travailleurs migrants, ont disparu après avoir réclamé la libération de Dong Yaoqiong, selon CHRD.

Twitter est bloqué en Chine ainsi que d'autres réseaux sociaux étrangers comme Facebook, mais le service reste accessible via un réseau privé virtuel (VPN).

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