USA : le juge Kavanaugh aux prises avec de nouvelles accusations d'abus sexuels

Auteur:
 
Par Charlotte PLANTIVE - Washington (AFP)
Publié le 26 septembre 2018 - 18:43
Image
Arrestation mardi à Washington de militants manifestant contre la confirmation du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême
Crédits
© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
Arrestation mardi à Washington de militants manifestant contre la confirmation du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême
© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Une troisième femme a accusé mercredi le candidat de Donald Trump à la Cour suprême d'avoir, dans sa jeunesse, eu des comportements sexuels agressifs, portant une lourde attaque à la veille de l'audition au Sénat du juge et de sa première accusatrice.

Le président Trump a immédiatement dénoncé des "fausses accusations", tandis que Brett Kavanaugh, 53 ans, rejetait des attaques "ridicules" venues de "la quatrième dimension".

Dans une déclaration sur l'honneur rendue publique par son avocat, Julie Swetnick accuse le magistrat d'avoir fait partie au début des années 80 d'un groupe de garçons qui tentaient de faire boire ou droguer des filles en vue d'abuser d'elles.

La fonctionnaire affirme également avoir été elle-même victime d'un viol collectif lors d'une fête où Brett Kavanaugh était "présent" vers 1982.

"Je ne sais pas de qui il s'agit et ceci n'a jamais eu lieu", a-t-il rétorqué dans un communiqué.

Le juge, qui se dit victime d'une "campagne de calomnies" destinée à bloquer sa confirmation, a affirmé à plusieurs reprises avoir toujours traité les femmes avec respect.

Le président a quant à lui attaqué l'avocat de Mme Swetnick - qui défend déjà l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels engagée dans une bataille judiciaire avec Donald Trump. Michael Avenatti est, selon lui, "un avocat de bas étage", un "minable", uniquement "bon à porter de fausses accusations".

De leur côté, les démocrates ont exigé mercredi une enquête du FBI et demandé la suspension du processus de confirmation de Brett Kavanaugh, dont la candidature doit être approuvée par le Sénat.

Le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, a même demandé que le magistrat retire sa candidature.

- Viols collectifs -

Julie Swetnick explique dans sa déclaration avoir participé à une dizaine de fêtes dans la région de Washington entre 1981 et 1983 où se trouvaient aussi Brett Kavanaugh et un de ses camarades, Mark Judge, déjà cité par la première accusatrice.

"A plusieurs reprises lors de ces fêtes, j'ai vu Mark Judge et Brett Kavanaugh boire de manière excessive et avoir un comportement totalement inapproprié, notamment en devenant très agressifs avec les filles", écrit-elle, en les accusant notamment d'avoir "caressé et peloté des filles sans leur consentement".

"Brett Kavanaugh et d'autres tentaient de soûler et de désorienter les filles à un point qu'elles pouvaient être violées en réunion", assure-t-elle encore. "J'ai un souvenir vivace de garçons alignés à l'extérieur des chambres lors de ces soirées, attendant de prendre leur tour avec la fille à l'intérieur."

"En 1982, j'ai été victime d'un de ces viols collectifs", confie-t-elle, en expliquant avoir été incapable de se défendre probablement sous l'effet d'une drogue. "Mark Judge et Brett Kavanaugh étaient présents" à la fête, affirme-t-elle sans donner plus de détails.

Sa déclaration a été transmise à la commission judiciaire du Sénat, chargée d'évaluer les candidats à la Cour suprême, par son avocat Michael Avenatti. Les avocats de la commission ont commencé à l'examiner, selon un porte-parole.

- Soutien de Trump -

Ce nouveau témoignage intervient à la veille de l'audition publique au Sénat d'une universitaire de 51 ans, Christine Blasey Ford, qui affirme avoir été agressée sexuellement par le jeune Kavanaugh lors de leurs années de lycée.

Elle affirme qu'avec Mark Judge, il l'a isolée dans une chambre, avant de la plaquer sur un lit et de tenter de la déshabiller. Profitant de leur ébriété elle serait parvenue à fuir.

Egalement accusé d'avoir exhibé son sexe au nez d'une camarade d'université lors d'une soirée arrosée à Yale, le magistrat nie en bloc.

Jusqu'à présent, il bénéficie du soutien inconditionnel du chef de l'Etat et de la majorité républicaine.

Le locataire de la Maison blanche a promis à son électorat de nommer un juge conservateur à la Cour suprême, institution chargée de trancher les questions de société les plus épineuses, comme la régulation des armes à feu, le droit à l'avortement ou le mariage homosexuel.

L'entrée du juge Kavanaugh placerait en effet les juges progressistes ou modérés en minorité au sein de la plus haute juridiction des Etats-Unis.

Donald Trump souhaitait pouvoir le faire avant les élections parlementaires du 6 novembre.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.