Yémen : plus de trois ans de guerre depuis l'intervention de la coalition arabe

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Par AFP - Sanaa
Publié le 09 août 2018 - 19:35
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Des médecins soignent un enfant yéménite blessé lors d'une attaque aérienne, dans une clinique de Saada, le 8 août 2018
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© STRINGER / AFP
Des médecins soignent un enfant yéménite blessé lors d'une attaque aérienne, dans une clinique de Saada, le 8 août 2018
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Rappel du conflit au Yémen depuis l'intervention d'une coalition arabe sous commandement saoudien en mars 2015 pour soutenir les forces progouvernementales et repousser l'avancée des rebelles Houthis.

La guerre a fait depuis plus de 10.000 morts, dont 9.500 civils, et plus de 55.000 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé. Plus de 2.200 autres personnes sont mortes du choléra, et certaines régions du pays sont au bord de la famine.

- Intervention militaire -

Le 26 mars 2015, plusieurs pays dirigés par l'Arabie saoudite lancent une opération aérienne pour contrer l'avancée des rebelles Houthis vers le sud du Yémen.

Originaires du Nord, les Houthis, issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme), sont appuyés par l'Iran, qui nie toute aide militaire.

Ces rebelles, alors alliés à Ali Abdallah Saleh, président du Yémen jusqu'en 2012, tenaient déjà Sanaa, la capitale, depuis septembre 2014 ainsi que de larges parties du pays.

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui avait fui à Aden (sud), se réfugie temporairement à Ryad, la capitale saoudienne, quand les insurgés prennent le secteur.

- Aden, capitale "provisoire" -

En juillet 2015, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden, premier succès des forces loyalistes appuyées par la coalition. Il fait d'Aden (sud) la capitale "provisoire" du pays.

Les loyalistes parachèvent jusqu'à la mi-août la reprise de cinq provinces méridionales, mais peinent à les sécuriser face à la présence d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI).

En octobre, elles reprennent le contrôle du détroit de Bab al-Mandeb, par où transite une bonne partie du trafic maritime mondial.

- Fractures -

En août 2017, la direction des Houthis qualifie de "traître" l'ex-président Saleh pour les avoir présentés comme des "miliciens". Fin novembre, la crise dégénère à Sanaa, de violents combats éclatent entre alliés.

Ali Abdallah Saleh est tué début décembre par les rebelles qui en profitent pour renforcer leur emprise sur la capitale.

Le camp loyaliste va aussi connaître des divisions. En janvier 2018, des séparatistes sudistes, auparavant alliés au camp présidentiel, se retournent contre les forces gouvernementales à Aden et des combats opposent sudistes et forces gouvernementales.

- Missiles sur l'Arabie saoudite -

Le 25 mars 2018, les Houthis tirent sept missiles sur le territoire saoudien, dont trois en direction de Ryad.

Les insurgés ont intensifié depuis novembre 2017 les attaques de missiles contre l'Arabie saoudite qui accuse Téhéran de leur fournir ce type d'équipements. Le 9 juin, trois civils sont tués à Jazane (sud du royaume) par un projectile rebelle.

Selon la coalition, les rebelles Houthis ont tiré au total 165 missiles balistiques.

- Offensive sur Hodeida -

En décembre 2017, les forces progouvernementales reprennent la ville portuaire de Khoukha (ouest), située entre Mokha, ville sur la mer Rouge tenue par les loyalistes, et Hodeida, un port aux mains des rebelles constituant un accès-clé pour l'aide humanitaire.

Le 19 avril 2018, le plus haut responsable politique des rebelles, Saleh al-Sammad, est tué dans une frappe de la coalition sur la province de Hodeida.

Le 13 juin, les forces progouvernementales, appuyées par les Emiratis et les Saoudiens, lancent une offensive sur la ville de Hodeida. Le 20 juin, elles annoncent avoir pris le contrôle de son aéroport.

- Les civils paient un lourd tribut -

Les civils, en particulier les enfants, paient un lourd tribut dans cette guerre.

Plusieurs raids imputés à la coalition ont fait de nombreuses victimes civiles, notamment contre une salle de mariage à Mokha en septembre 2015 (131 morts, la coalition a démenti être impliquée) et lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa en octobre 2016 (140 morts).

La coalition, accusée de multiples bavures, a admis sa responsabilité dans certains raids, mais accuse les Houthis d'utiliser les civils comme boucliers humains.

Jeudi, au moins 29 enfants âgés de moins de quinze ans ont été tués dans une attaque qui a visé un bus dans le Nord, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La coalition a affirmé avoir mené une attaque dans le secteur, parlant d'"opération militaire légitime", sans en préciser la nature.

En juillet, Amnesty International avait par ailleurs fait état de violations des droits de l'Homme dans des prisons secrètes gérées par les Emirats arabes unis, qui ont démenti.

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