Alain Juppé "très réservé" sur la proportionnelle à l'Assemblée

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Par AFP - Paris
Publié le 19 mars 2018 - 10:53
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L'ancien Premier ministre Alain Juppé se dit réservé sur la proportionnelle à l'Assemblée nationale
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L'ancien Premier ministre Alain Juppé se dit réservé sur la proportionnelle à l'Assemblée nationale
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Alain Juppé s’est dit lundi "très réservé" sur l’introduction d’une dose de proportionnelle à l’Assemblée nationale, et a jugé qu’il ne fallait "pas toujours sacrifier à l’air du temps" au sujet du non-cumul des mandats dans le temps.

"Je n’ai jamais été favorable à la proportionnelle. Le scrutin majoritaire est la marque de fabrique de la constitution de la Ve République parce qu’il faut se souvenir d’où nous venons, et de ce que l’instabilité ministérielle avait provoqué en France à la fois sous la IIIe et la IVe République", a déclaré M. Juppé sur Public Sénat.

"Donc je suis très réservé sur la proportionnelle. Même une dose, une petite dose peut venir priver le gouvernement d’une majorité stable", a poursuivi l'ancien Premier ministre.

"Est-ce qu’on peut imaginer un système qui s’inspire de ce qui existe pour les municipales ? Dans les municipales, ceux qui arrivent en tête ont une large majorité de gouvernement. C’est peut-être une piste à explorer", a suggéré M. Juppé.

Par ailleurs, "les Français voient avec sympathie la baisse du nombre de parlementaires, donc il faut le faire", a également déclaré M. Juppé.

"Le (non-)cumul des mandats dans le temps, OK, c’est également populaire… Vous savez quand on est maire, pour faire un pont, il faut dix à quinze ans. Si on ne vous laisse pas le temps de le faire, vous ne faites pas", a poursuivi M. Juppé, élu pour la première fois maire de Bordeaux en 1995.

Donc vous n’y êtes pas favorable ? "Je pense que c’est l’air du temps, il ne faut pas toujours sacrifier à l’air du temps", a-t-il répondu.

"De même qu’il est suicidaire de contester le non-cumul des mandats, c’est extrêmement populaire. Mais on voit bien aujourd’hui qu’il y a des parlementaires qui sont hors sol, parce qu’ils n’ont pas d’ancrage local", a-t-il développé.

Sur la limitation du droit d’amendement envisagée par l’exécutif, "dans mon expérience gouvernementale ou parlementaire, j’avais repéré les parlementaires producteurs d’amendements. Certains pondaient des amendements par dizaines ou par centaines. Ca leur permettait de monter à la tribune, la nuit, devant un hémicycle vide". Mais "il faudrait surtout faire appel au bon sens des parlementaires pour qu’ils ne multiplient pas des amendements qui parfois consistent à changer une virgule".

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