Après 45 ans de scission, radicaux valoisiens et de gauche se réunifient

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Par AFP
Publié le 09 décembre 2017 - 10:31
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Après 45 ans de schisme, le Parti radical valoisien et le Parti radical de gauche se sont réunifiés samedi à Paris en "Mouvement radical", un mariage qui marque la suite de la recomposition politique autour de la majorité présidentielle.

"Nous sommes dans la recomposition. Les dernières élections ont montré qu'il faut offrir aux Français un nouveau paysage politique qu'une bonne partie d'entre eux attendent", s'est félicité le patron du désormais feu Parti radical valoisien (PR), Laurent Hénart, en évoquant "un système alternatif à celui de gauche-droite".

À l'issue de congrès de chacun des deux partis, samedi matin, un congrès de la réunification a voté à 89% en faveur de la plate-forme politique, et à 86% pour les nouveaux statuts.

Plus délicate a été la question du nom du plus vieux parti de France, créé en 1901 : les militants, appelés à répondre à un questionnaire depuis un mois, avaient largement fait part de leur attachement au mot "radical" qui, historiquement, renvoyait à "radicalement républicain", contre la tentation conservatrice et restauratrice.

Mais le terme, ambigu, suscite de la confusion chez les néophytes, "radical" pouvant être associé à "extrême", un contresens pour une formation qui se place au centre de l'échiquier politique : certains avaient dès lors proposé "Les progressistes", idée finalement écartée par les gardiens du temple radical - les présidents d'honneur du PRG et du PR, Jean-Michel Baylet et André Rossinot, en tête.

"Mouvement radical - social-libéral", s'est finalement imposé à 80%, contre "Mouvement des progressistes et radicaux" (15%), au terme d'un débat passionné samedi après-midi.

"On a réussi une réunification en moins de six mois, alors que plusieurs tentatives avaient échoué dans le passé", s'est réjouie Sylvia Pinel, ex-patronne du Parti radical de gauche (PRG) et désormais co-présidente du Mouvement radical avec Laurent Hénart.

Forts d'un nouveau slogan, "OUI", pour "Ouverts, unis, indépendants", les radicaux doivent désormais définir leur positionnement par rapport au gouvernement et de leurs futures alliances électorales.

- Prises de guerre -

"Nous nous affranchissons de nos anciennes alliances", ont insisté les deux dirigeants, alors que le PRG a toujours été le partenaire du PS, et que le PR était un membre fondateur de l'UDI - la fédération centriste a "pris acte" du départ des valoisiens la semaine dernière, en prévision du mariage.

Samedi, plusieurs responsables PR, dont les député Michel Zumkeller, le secrétaire général adjoint Daniel Leca ou la vice-présidente déléguée Sophie Joissains, ont indiqué dans un communiqué quitter le parti pour rester à l'UDI. Le député Yves Jego en avait déjà fait de même en début de semaine.

"Dans l'indépendance, nous ne sommes pas par principe dans la majorité ou par décret dans l'opposition", a insisté Sylvia Pinel, alors que Laurent Hénart veut se distinguer de La République en marche, qui s'adresse selon lui "à des gens qui vivent dans les métropoles, des diplômés", en faisant du Mouvement radical celui qui "parle aux villes moyennes, aux zones rurales et aux quartiers populaires".

Habitués aux prises de guerre - Bernard Tapie au MRG (ex-PRG) dans les années 90, Jean-Louis Borloo au PR dix ans plus tard - , les Radicaux réunifiés ne cachent désormais plus leurs ambitions "d'ouverture". Le nom de Manuel Valls ou d'Emmanuelle Cosse, ex-ministre écologiste du Logement, sont notamment cités par plusieurs cadres.

"Les sociaux-démocrates, les écologistes, les personnes de centre-droit peuvent partager nos convictions", feignent d'éluder Sylvia Pinel et Laurent Hénart, qui font de la laïcité, l'humanisme et de l'Europe leur alpha et oméga idéologique. "Notre volonté est de parler à toutes les personnalités", ont-ils renchéri, alors que l'idée d'une "force centrale de Valls à Juppé" est régulièrement évoquée par les cadres des deux partis.

Dans un premier temps, le Mouvement radical s'attelle à créer un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, sans garantie de réunir les quinze députés nécessaires.

Leur véritable baptême politique n'aura toutefois pas lieu avant 2019 et les élections européennes. Pour le moment, leur stratégie d'alliance, ou non, n'a pas encore été arrêtée.

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