Macron "vigilant" face au risque de "radicalisation de la laïcité"

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Par Benoît FAUCHET - Paris (AFP)
Publié le 21 décembre 2017 - 09:01
Mis à jour le 04 janvier 2018 - 12:51
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Le président Emmanuel Macron sur le perron de l'Elysée, le 19 décembre 2017 à Paris
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© LUDOVIC MARIN / AFP
Le président Emmanuel Macron sur le perron de l'Elysée, le 19 décembre 2017 à Paris
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Le président Emmanuel Macron a reçu jeudi à l'Elysée les représentants des cultes, devant lesquels il a affirmé que la "République est laïque" mais "non la société", et s'est dit "vigilant" face au risque d'une "radicalisation de la laïcité", ont indiqué à l'AFP deux d'entre eux.

Les responsables des six principales religions (catholique, protestante, orthodoxe, musulmane, juive et bouddhiste) ont été reçus pendant "près de deux heures", en présence des ministres de l'Intérieur Gérard Collomb et de l'Education Jean-Michel Blanquer, a précisé à l'AFP le président de la Fédération protestante de France (FPF), François Clavairoly.

"Il a dit: +C'est bien la République qui est laïque et non la société, les cultes peuvent s'exprimer dans l'espace public+", s'est réjoui ce pasteur réformé, qui assure la présidence tournante de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF).

Selon le grand rabbin de France, Haïm Korsia, Emmanuel Macron "ne comprend pas certaines situations qui relèvent d'une obsession. Il a parlé de +radicalisation de la laïcité+. C'est une très belle formule, d'ailleurs".

"Il s'est interrogé de manière critique sur la radicalisation de la laïcité au détour d'une phrase, en se disant vigilant là-dessus", a abondé le pasteur Clavairoly.

Formation des aumôniers, enseignement laïque des faits religieux... La discussion a porté sur divers sujets. "Le seul moment où j'ai réussi à agacer le président, c'est sur l'accueil des migrants, en lui rappelant les valeurs d'humanisme qui sont celles de la France, et qu'il ne s'agissait pas de trahir ces valeurs sous prétexte de résoudre des problèmes que personne ne nie", a confié le président de la CRCF.

Emmanuel Macron a aussi tenu à rassurer ses interlocuteurs sur le maintien des émissions religieuses sur France Télévisions à l'heure des coupes budgétaires, selon le responsable protestant.

Une "instance informelle" de dialogue entre les cultes et l'Etat, imaginée par Gérard Collomb, devrait désormais se réunir, et ce sous la présidence du chef de l'Etat, a rapporté François Clavairoly. "C'est plutôt Emmanuel Macron qui a pris la main, et à juste titre je trouve: nos débats sont interministériels", a relevé le président de la FPF.

Le président de la République a enfin confirmé à ses invités qu'il s'exprimerait publiquement sur la laïcité prochainement, évoquant l'échéance du "début du premier trimestre 2018".

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