Collectivités : Macron et le gouvernement s'activent pour renouer avec les élus locaux

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Par Dominique CHABROL - Paris (AFP)
Publié le 30 octobre 2018 - 16:43
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Le président de la République Emmanuel Macron le 29 octobre 2018 à Paris
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© ludovic MARIN / POOL/AFP
Le président de la République Emmanuel Macron le 29 octobre 2018 à Paris
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Après des mois de brouille, Emmanuel Macron et le gouvernement s'activent pour restaurer la confiance avec les élus locaux. Mais ces derniers attendent des engagements concrets de l'exécutif à l'approche des congrès des grandes associations d'élus.

Ca se réchauffe ! Après la quasi-rupture avec les collectivités fin septembre lors du congrès des régions, le chef de l'Etat avait promis d'appuyer sur le bouton "reset" pour apaiser les tensions.

Depuis, Emmanuel Macron a multiplié les rencontres avec les élus locaux. Il en a reçu lundi une trentaine, venus du Grand Est, avant d'enchaîner mardi avec leurs homologues des Hauts-de-France.

"Le Président a salué le dialogue, la méthode qui est celle du gouvernement sur cette nouvelle relation avec les territoires", a dit le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

Dans son intervention télévisée du 16 octobre, le chef de l'Etat avait même rendu un hommage appuyé aux maires, "premiers porteurs de la République au quotidien", et il s'est entretenu lundi avec le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin.

Côté gouvernement, Jacqueline Gourault multiplie les déclarations apaisantes depuis son arrivée à la tête du ministère de la Cohésion des territoires. "Nous essayons de repartir sur des bases plus saines", affirme-t-elle dans une interview au Figaro de mardi.

Fin septembre, les principales associations d'élus avaient fait front commun pour dénoncer la politique de "recentralisation" menée, selon elles, par l'exécutif.

Concrètement, des discussions sont engagées entre le ministère et les responsables des collectivités sur les principaux dossiers. En particulier avec ceux de l'Assemblée des départements de France (ADF), dont le congrès se tiendra les 8 et 9 novembre à Rennes.

"Nous étudions les moyens d'élaborer un accord avec la volonté de le présenter à Rennes", souligne Mme Gourault. Mais les sujets de tension ne manquent pas. La suppression de la taxe d'habitation pourrait, selon elle, être compensée par l'attribution au bloc communal "de la part de la taxe du foncier bâtie perçue par les départements". Ce que refusent ces derniers.

- Itinérance régionale -

Les discussions avec les départements portent notamment sur la compensation par l'Etat du financement du Revenu de solidarité active (RSA). Ainsi que sur celle de l'accueil des migrants mineurs non accompagnés (MNA), dont les arrivées "ont doublé ou triplé depuis juillet", selon le président de l'ADF, Dominique Bussereau.

Des discussions "au niveau technique", avant les arbitrages de Matignon. "L'Etat d'esprit a bien changé, mais tant que les propositions concrètes ne sont pas sur la table on reste prudent. Main tendue, mais prudent", confie Dominique Bussereau.

Du résultat de ces discussions dépendra la présence de représentants du gouvernement au congrès de l'ADF.

Prudence également du côté de l'AMF, où l'on attend des engagements du chef de l'Etat sur l'affirmation de la place de la commune dans la future réforme constitutionnelle, ou encore une mise à plat des ressources financières des collectivités.

L'AMF a pour sa part invité Emmanuel Macron à assister à son congrès qui se tiendra du 20 au 22 novembre Porte de Versailles. "Il se passera quelque chose avec les maires au moment du congrès", indique-t-on à l'Elysée: "soit le président ira, soit il les recevra".

Le chef de l'Etat doit se rendre la semaine prochaine dans plusieurs départements de l'est pour une "itinérance" mémorielle - à la veille du 11 novembre - et régionale, durant laquelle il exprimera "l'attention particulière qu'il porte aux territoires".

Il arrivera, selon l'Elysée, avec des réponses aux doléances des territoires sur les problèmes locaux.

"Il y a beaucoup de déplacements sur le terrain", constate un responsable d'association d'élus, pour qui l'exécutif entend également "calmer le jeu avant les municipales" de mars 2020.

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