Congrès des maires : restaurer le dialogue sans céder sur le fond

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Par Dominique CHABROL - Paris (AFP)
Publié le 20 novembre 2018 - 05:00
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François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), prononce un discours lors du 100e congrès des maires de France à Paris, le 23 novembre 2017
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© ludovic MARIN / AFP/Archives
François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF), prononce un discours lors du 100e congrès des maires de France à Paris, le 23 novembre 2017
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Le congrès des maires de France s'ouvre mardi à Paris avec des élus déterminés qui entendent restaurer le lien avec Emmanuel Macron et le gouvernement sans céder sur leurs revendications.

Le président de la République ne viendra pas cette année devant le congrès, mais s'exprimera devant les élus invités mercredi soir à l'Élysée.

Le chef de l'État, qui veut apaiser les relations avec les collectivités, a par ailleurs écrit à "tous les maires" pour faire le bilan de son action depuis un an.

"Ce qui importe, c'est que nous discutions et que nous puissions négocier", affirme François Baroin (LR), président de l'Association des maires de France (AMF), dont le bureau sera également reçu à l'Élysée.

"Nous aurons une liste de revendications. On rentrera dans le détail", souligne-t-il.

Grand rendez-vous des maires et des communes, le congrès de l'AMF réunit habituellement 10 à 15.000 personnes sur trois jours à la Porte de Versailles.

Après une quasi-rupture fin septembre à Marseille, lors du Congrès des régions, les motifs d'incompréhension ne manquent pas entre les élus locaux et l'exécutif.

Les maires attendent désormais des réponses concrètes sur plusieurs sujets. Au premier rang desquels, les conditions dans lesquelles va être compensé pour les communes le montant de la taxe d'habitation que l'exécutif a commencé à supprimer.

Plusieurs scénarios sont évoqués et les élus redoutent une réforme qui mettrait à mal l'autonomie fiscale des collectivités à laquelle ils sont viscéralement attachés.

Plus globalement, la réforme de la fiscalité locale qui doit être discutée dans les prochains mois inquiète les élus.

Les trois grandes associations d'élus - AMF, Assemblée des départements, Régions de France - entendent montrer à nouveau leur unité sur ce sujet lors du congrès, avant le début des discussions avec l'exécutif.

Le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a souhaité pour sa part "que cette semaine soit la semaine du dégel définitif de cette relation un peu froide entre les associations d'élus et le gouvernement".

"Ce qui compte, c'est le lien direct entre le président de la République et les maires", souligne-t-il.

- Question de méthode -

La méthode du dialogue devrait en particulier être revue, avec la mise en place de rencontres régulières entre l'exécutif et les associations d'élus.

Autre point de friction: la campagne #balancetonmaire, lancée mi-octobre par des militants d'En Marche sur les réseaux sociaux, pour dénoncer des hausses de la taxe d'habitation dans certaines communes, a été vécue comme une humiliation par nombre d'élus et alimente le malaise.

Les maires lanceront pour leur part cette semaine une campagne nationale #MaCommuneJyTiens - programmée de longue date - qui "n'a pas pour objectif de défendre la personne du maire, mais bien les communes".

"Le mécontentement manifesté actuellement par une partie des Français montre à quel point les corps intermédiaires sont importants pour notre vie démocratique", écrivent de leur côté dans un communiqué les sénateurs communistes qui expriment "tout leur soutien aux maires".

Finances locales, sécurité, inégalité d'accès aux services de proximité, figurent parmi les nombreux thèmes au programme.

Plusieurs ministres - Jean-Michel Blanquer (Éducation), Julien Denormandie (Ville) ou Mounir Mahjoubi (Numérique) - ont été invités à débattre. Et le Premier ministre Édouard Philippe devrait prononcer jeudi le discours de clôture du congrès.

Les élus s'inquiètent également des conditions d'exercice de leurs mandats. Selon une enquête du CEVIPOF (Science Po), un maire sur deux ne souhaite pas se représenter aux municipales de 2020.

Un phénomène qui, s'il n'est pas nouveau, s'accentue. En cause: l'inquiétude des élus face au poids des responsabilités et au manque de moyens financiers pour les assumer.

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