Européennes : Bellamy et Wauquiez à Reims, en toute bonne foi

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Par Baptiste PACE - Reims (AFP)
Publié le 09 mai 2019 - 20:29
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François-Xavier Bellamy (g) et Laurent Wauquiez en campagne pour les élections européennes à Reims, le 9 mai 2019
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© DENIS CHARLET / AFP
François-Xavier Bellamy (g) et Laurent Wauquiez en campagne pour les élections européennes à Reims, le 9 mai 2019
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"Retrouver nos racines" pour "se projeter vers l'avenir": François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes, a visité jeudi la cathédrale de Reims, symbole de l'Europe aux yeux du candidat, catholique revendiqué et régulièrement critiqué pour ses positions conservatrices.

Il est "le divin enfant de la droite" pour L'Obs. Un "candidat qui ne prêche plus seul" pour Le Monde, vu l'enthousiasme militant qu'il suscite dans les meeting LR, après le scepticisme ayant entouré sa désignation par Laurent Wauquiez.

Le public a religieusement écouté ce candidat, lundi à Marseille, évoquer l'incendie de Notre-Dame, le courage des pompiers de Paris dont "pas un n'a reculé" pour aller dominer le feu dans les tours où il n'y avait pourtant "pas une vie à sauver". "Pourquoi ? Parce que ces pierres sont vivantes", a-t-il lancé.

"Ce soir-là, nous avons tous senti que c'était au fond une part de nous-mêmes qui brûlait. On n'a pas besoin d'être croyant, pas besoin d'être chrétien pour ressentir cette émotion et comprendre ce lien qui nous unit", explique le professeur de philosophie.

Jeudi, avant un meeting à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), MM. Bellamy et Wauquiez ont visité la cathédrale de Reims, symbole de la France catholique et de ses nombreux monarques de droit divin sacrés sous les voûtes de ce trésor gothique. "On a cherché le lieu qui pouvait, pour nous, représenter ce qu'est l'Europe, et on est venu ici", explique le candidat.

Si les LR clament leur ambition d'inscrire dans les traités les "racines chrétiennes" de l'Europe, c'est surtout "l'histoire de la paix" et de "la réconciliation des peuples" qui est mise en avant, avec la participation allemande à la reconstruction de la cathédrale bombardée en 1914.

Mais les "racines" sont bien plantées. "Ce que nous portons dans cette campagne, c'est le besoin de redire qui nous sommes, de retrouver le sens de ces racines, pour nous projeter vers l'avenir", explique M. Bellamy, sous le regard approbateur de M. Wauquiez.

- Pas de "marketing politique" -

Les stratèges de LR ne s'en sont pas cachés: le choix de cet élu de Versailles peu connu du grand public visait à attirer l'électorat de François Fillon de 2017.

Dès la primaire, et jusqu'au terme d'une présidentielle désastreuse, l'ancien Premier ministre a bénéficié du soutien de Sens Commun, émanation de la Manif pour Tous au sein du parti. Mariage homosexuel auquel s'était publiquement opposé M. Bellamy, alors peu connu du grand public.

Début 2019, sa désignation a entraîné une salve de critiques, notamment autour de sa position sur l'IVG. Le candidat dut préciser qu'il était à ses yeux "hors de question de revenir sur la loi Veil" tout en prônant une "politique de santé publique" visant à faire baisser le nombre d'IVG.

Mais dans l'entourage de Laurent Wauquiez, on estime que cette séquence a été plutôt bénéfique pour "installer" la candidature de la tête de liste LR en créant un effet de mobilisation au sein de la droite. Sa liste a atteint jusqu'à 14%, même si elle tend désormais à stagner.

Un électorat catholique à mobiliser ? François-Xavier Bellamy n'est "pas sondeur". Mais "s'il y avait contradiction entre ce que je porte dans mon engagement politique et ce en quoi je crois, j'aurais un sérieux problème de cohérence", explique-t-il.

En 2013, dans l'hebdomadaire La Vie, l'auteur des "Déshérités" et de "Demeure" évoquait la foi familiale. Ses parents "sont catholiques pratiquants, mais pas des piliers de presbytère. Ils m'ont transmis la foi, notamment parce que nous priions tous les soirs".

Mais le candidat dit son horreur pour "tout marketing politique" et réaffirme son combat contre le "communautarisme" qui mine la société française. Et souligne ne "jamais avoir mentionné les racines chrétiennes de l'Europe sans évoquer également ses racines greco-latines et l'héritage des Lumières".

"Comme professeur de philosophie, quand je soumets une problématique à mes élèves, je leur dis que quelle que soit leur croyance, leur religion, ils doivent l'aborder sous le prisme de la raison critique", explique l'élu de Versailles.

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