Européennes : Place publique donne à voir un début de convergence à gauche

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Par Stéphanie LEROUGE - Paris (AFP)
Publié le 29 janvier 2019 - 17:49
Mis à jour le 30 janvier 2019 - 00:54
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L'essayiste et fondateur du mouvement "Place publique" Raphaël Glucksmann à Montreuil, près de Paris, le 15 novembre 2018
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
L'essayiste et fondateur du mouvement "Place publique" Raphaël Glucksmann à Montreuil, près de Paris, le 15 novembre 2018
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Des socialistes, des membres de Générations, des écologistes... mais pas de représentants du PCF ou d'EELV: Place publique a tenu mardi à Paris un meeting qui a pour la première fois donné à voir l'esquisse d'une réconciliation des formations des gauches, que le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann appelle de ses voeux en vue des européennes.

Environ 1.500 personnes, selon les organisateurs, se sont pressées à l'Elysée Montmartre (Paris XVIIIe), plusieurs centaines devant rester à la porte, faute de place.

Aux uns comme aux autres, Raphaël Glucksmann a renouvelé son appel à l'unité des forces de la gauche non-mélenchoniste, pour éviter la "Bérézina" qui s'annonce le 26 mai. "La Bérézina, c'est d'avoir une campagne (...) avec quatre, cinq listes, qui disent défendre la transformation sociale, écologiste de l'Europe. La Bérézina c'est de regarder une liste écologiste, sociale et démocrate s'opposer à une liste sociale, démocrate et écologiste, et le tout engueulé par une liste démocrate, écologiste et sociale", a-t-il ironisé.

"La raison d'être de cette soirée, c'est d'enclencher une dynamique de convergence", a souligné une des fondatrices de Place publique, Claire Nouvian, avant de laisser s'exprimer les "ambassadeurs" des différents partis invités.

Membre de Générations, l'ancienne députée Barbara Romagnan a jugé qu'il serait "irresponsable" que l'unité ne se fasse pas, alors que les uns et les autres "sont d'accord sur l'essentiel". Les fondateurs de Place publique avaient détaillé plus tôt dans la soirée les "dix combats communs" susceptibles selon le mouvement de faire consensus entre les différentes formations.

Disant avoir "hésité à venir", alors que l'appel à l'union a été utilisé "plein de fois" pour essayer d'étouffer "toute velléité d'alternative", la porte-parole de Générations Aurore Lalucq s'est elle aussi exprimée sans ambiguïté en faveur de l'unité. "Je nous trouve collectivement minables, je nous trouve collectivement irresponsables face à l'histoire (...) J'aimerais que certains égos se mettent dans leur poche, j'aimerais que les messieurs (...) se mettent autour de la table", a-t-elle lancé sous les applaudissements.

- Unité dans la "clarté" -

La numéro deux du PS Corinne Narassiguin s'est mise à l'unisson, soulignant que le PS avait rapidement "répondu présent" à l'invitation de Place publique, et participé "activement" à la rédaction des dix combats communs. "Nous devons faire le rassemblement maintenant, dépasser les calculs boutiquiers. Le Parti socialiste y est prêt", a-t-elle souligné à la tribune.

Présente dans le public, la maire PS de Paris Anne Hidalgo a salué devant la presse une "belle aventure". "Ca crée beaucoup d'espoir dans toute une population qui se sent écolo, de gauche, sociale-démocrate, européenne, et qui a envie d'autre chose", a-t-elle relevé.

Pour autant, le rassemblement est encore loin d'être achevé. Le PCF, prétendant avoir reçu l'invitation de Place publique "à 16H00" mardi après-midi, n'avait envoyé aucun représentant. Même chose pour EELV, arc-bouté sur la ligne d'autonomie.

Chef de file des écologistes, Yannick Jadot a une fois de plus balayé cette hypothèse mardi sur France 2. "Est-ce qu'on peut parler de sauver l'Europe, de sauver le climat plutôt que de sauver le Parti socialiste ?", a-t-il ironisé.

Au sein de Générations, tous ne sont pas prêts à rendre les armes. "L'appel à l'union c'est intéressant (...) Mais comment a-t-on la garantie que le PS est sincère lorsqu'il dit qu'il va rompre avec le libéralisme, quand en même temps il reste au PSE ?", a réagi auprès de l'AFP le bras droit de Benoît Hamon, Guillaume Balas. "La gauche, sans clarté stratégique et politique, ne peut renaître dans les urnes. C’est cette clarté qui peut permettre l’unité", a souligné M. Hamon, invité de l'émission Mardi politique sur RFI et France 24.

Au PS, plusieurs ténors ont aussi exprimé ces derniers jours des réserves sur la stratégie du premier secrétaire Olivier Faure. Selon Luc Carvounas, ce dernier s'est engagé au cours d'un bureau national mardi soir à la soumettre à l'arbitrage d'un Conseil national, fin février. "L'idée est de donner sa chance au produit, le rassemblement", a expliqué le député du Val-de-Marne.

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