Européennes : un meeting à Toulouse pour resserrer le pack autour de Glucksmann

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Par Stéphanie LEROUGE - Toulouse (AFP)
Publié le 06 avril 2019 - 22:35
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La tête de liste du PS et de Place publique pour les Européennes Raphael Glucksmann, lors de son premier grand meeting à Toulouse le 6 avril 2019
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© PASCAL PAVANI / AFP
La tête de liste du PS et de Place publique pour les Européennes Raphael Glucksmann, lors de son premier grand meeting à Toulouse le 6 avril 2019
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"+Votez pour moi+,je n'arrive pas à le dire": après sa prestation jugée décevante par beaucoup, jeudi sur France 2, Raphaël Glucksmann a tenu à Toulouse son premier grand meeting, cultivant un ton décalé pour dire son "envie d'Europe".

"On a une envie folle d'Europe. (...) Oui nous avons envie d'Europe, nous avons envie de plus d'Europe, nous avons envie de mieux d'Europe ! Nous avons tellement envie d'Europe que nous avons envie qu'elle change radicalement pour qu'elle ne meure pas", a lancé l'essayiste devant quelque 500 personnes rassemblées au stade Ernest-Wallon, l'enceinte où joue le Stade toulousain.

"Envie d'Europe écologique et sociale", c'est d'ailleurs le nom, dévoilé samedi, de la liste conduite par M. Glucksmann, et où figurent des socialistes, des membres de Place publique et de Nouvelle Donne, et une transfuge de Générations, Aurore Lalucq.

Face selon lui à l'Europe "technocratique et libérale" que propose Nathalie Loiseau pour LREM, à l'Europe "conservatrice" de François-Xavier Bellamy (LR), M. Glucksmann entend dessiner le chemin d'une "Europe sociale, écologique, démocratique, solidaire", et transformer ce qui est aujourd'hui un "marché" en "puissance politique, en puissance protectrice".

Distribuant les piques à l'encontre du chef de l'Etat, il a fustigé derrière ses discours la "continuation du même" et de la "poudre de perlimpinpin". "On nous dit qu'Emmanuel Macron est un rempart aux populistes. Mais c'est sa politique injuste et son arrogance folle qui nourrit les populistes", a-t-il affirmé.

L'essayiste de 39 ans a aussi dit sa "honte" d'entendre le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner reprendre les mots de son homologue italien Matteo Salvini, en accusant les ONG d'avoir "pu se faire complices des passeurs".

Auteur d'une prestation que beaucoup de commentateurs jugent ratée, jeudi sur le plateau de France 2, M. Glucksmann a reconnu à plusieurs reprises son inaptitude à aligner les "punchlines", ou sa méconnaissance des "codes" politiques, mais appelé à retrouver "la gauche du coeur".

"La gauche ne peut pas avoir un langage de gestionnaire, de communicant, elle doit retrouver un langage amoureux", a-t-il lancé, lyrique.

- "parler socialiste" -

Avant de lui passer la parole, le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait reconnu que M. Glucksmann "ne parle pas le socialiste couramment".

"Cela a pu interroger. Pourquoi n'a-t-on pas pris un pro de la +punchline+, un orateur né, quelqu'un pour enflammer le public ? On doit aussi donner ces signaux aux Françaises et Français que la politique doit changer", a-t-il expliqué.

Le député de Seine-et-Marne s'est livré sur scène à un étrange duo avec la militante écologiste Claire Nouvian, fondatrice de l'association Bloom.

"Je suis tellement heureux de pouvoir partager cette tribune avec toi Claire. Pour moi Blum ça voulait dire Léon (...) Nous n'avions pas l'idée que nous finirions ensemble". "Je ne m'attendais pas à être ici, encore moins avec toi", lui a-t-elle répondu, saluant avec une débordante énergie le "courage" qu'il lui a fallu pour "tenir sa ligne" en faveur d'une liste commune. "Cette fille c'est une tempête, elle ne s'arrête jamais !", a conclu M. Faure.

Alors que le PS peine à décoller des 5-6% dans les sondages à 50 jours du scrutin, les participants au meeting avaient visiblement à coeur de se rassurer.

Lancer la campagne au Stade toulousain est "de bon augure": "C'est l'équipe de tous les rebondissements. la semaine dernière (...) malgré un mauvais terrain et un joueur qui est sorti au bout de la vingtième minute, ils nous ont offert (...) une superbe victoire", a souri la députée du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault.

"Nous avons de quoi mener le combat pour aller sur la meilleure victoire", a-t-elle positivé.

Dans l'assistance enthousiaste, de nombreux drapeaux européens, mais quasiment aucun du PS, au regret de certains militants. "On nous parle de dépassement, mais il ne faudrait pas qu'on s'efface complètement", a mis en garde Germain, un militant de Limoges d'une soixantaine d'années.

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