Hidalgo repart à l'offensive à Paris après un an de couacs

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Par Ambre TOSUNOGLU - Paris (AFP)
Publié le 12 janvier 2019 - 10:14
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La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, le 3 décembre 2018 à Matignon, à Paris
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, le 3 décembre 2018 à Matignon, à Paris
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

Après une année de couacs, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo repart à l'offensive en donnant des gages à gauche et en multipliant les annonces dans la dernière ligne droite de son mandat avec, déjà, un oeil sur les municipales de 2020.

Les dossiers épineux ont été nombreux en 2018 entre les problèmes techniques de Vélib, la disparition d'Autolib et les départs de plusieurs membres de son équipe, dont la démission spectaculaire de son premier adjoint Bruno Julliard.

En 2018, la mairie a connu "des problèmes et là, tout rentre dans l'ordre. On peut recommencer à faire des choses positives (...) maintenant que les mauvaises ondes ont disparu", assure l'entourage d'Anne Hidalgo. Qui fait remarquer que les vélos reviennent progressivement, que de nouveaux moyens de transport (trottinettes, scooters) ont été mis à disposition et que la mairie de Paris a remporté en justice son deuxième recours pour la piétonnisation des quais de Seine.

"Nous avons remporté des batailles", s'est réjouie jeudi la maire socialiste en présentant ses voeux à l'Hôtel de Ville, avant de promettre: "A l'aube de cette année 2019, nous ne renoncerons à aucun des défis qui nous attendent pour ce Paris que nous souhaitons", en l'occurrence, "la gratuité partielle ou totale des transports, la sécurité ou la propreté".

Anne Hidalgo veut ainsi s'attaquer aux "sujets auxquels les Parisiens sont confrontés et résoudre les problèmes: mobilité, gardes d'enfants, logements".

Son équipe communiquera sur "les projets livrés en 2019" tels que les 1.000 km de pistes cyclables, la rénovation de grandes places, le retour de Vélib, en attendant une officialisation de sa candidature aux municipales de 2020, probablement à l'automne.

"Elle rentrera dans le champ de bataille quand le champ de bataille sera clairement dessiné: qui est candidat ? Quelles sont les forces en présence ?", suggère un proche.

Pour le responsable de la fédération parisienne socialiste, Rémi Féraud, "elle a réussi à garder le cap; elle a les éléments pour se représenter".

- Gages -

Pour ce faire, la maire de Paris s'emploie à se réconcilier avec d'anciens soutiens. Ainsi, Anne Hidalgo et son prédécesseur Bertrand Delanoë "se sont revus récemment, après s'être reparlés au téléphone", confiait récemment un proche.

En novembre, c'est aux côtés de Martine Aubry, avec qui elle s'était brouillée en 2012, que la maire de Paris s'est montrée à Lille. Puis elle a reçu François Hollande à déjeuner à l'Hôtel de Ville, mi-novembre, comme l'a révélé Le Monde.

L'édile donne également des gages aux élus de sa majorité. "Les mesures que la maire de Paris met en place sur les transports en commun sont des marqueurs à gauche très importants", s'enthousiasme Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF - Front de gauche.

L'élu est ainsi persuadé que "maintenant qu'il n'y a plus de marcheurs dans l'exécutif, on avance plus vite sur les idées de gauche" comme "le pouvoir d'achat des Parisiens, les plus démunis, l'égalité et les services publics".

Mais pour l'écologiste David Belliard, il faut aller plus loin et "arrêter les partenariats avec Total, une des entreprises les plus polluantes au monde", qui "va financer à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros la rénovation du théâtre du Châtelet".

Son opposition est, elle, plus cinglante. "Les Parisiens sont exclus de tous les sujets importants: la question des JO, la construction des tours de grande hauteur comme celle de Bercy-Charenton, du recours au privé pour Vélib ou pour la verbalisation des places de stationnement", s'étrangle l'élue de La France insoumise Danielle Simonnet. Et d'ajouter: "si elle continue à pipoter, sa réélection est mal barrée!"

"A un an des élections, la maire fait des voeux où elle aborde de grands sujets, (mais) on se demande bien pourquoi elle ne l'a pas fait avant ?", s'étonne le président du groupe PPCI (macronistes de droite), Pierre Auriacombe.

La présidente du groupe Les Républicains, Florence Berthout, dénonce elle "une gabegie" et "un doublement de la dette depuis 2014". M. Auriacombe abonde: "Le bilan de Mme Hidalgo restera des milliards d'euros de dette!".

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