La justice enjoint Robert Ménard de retirer la crèche de Noël de l'hôtel de ville de Béziers

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Par AFP
Publié le 18 décembre 2017 - 18:45
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Le maire d'extrême-droite de Béziers, Robert Ménard, lors d'un conseil municipal le 18 octobre 2016
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© SYLVAIN THOMAS / AFP/Archives
Le maire d'extrême-droite de Béziers, Robert Ménard, lors d'un conseil municipal le 18 octobre 2016
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Le maire d'extrême-droite de Béziers Robert Ménard a annoncé lundi à l'AFP qu'il allait "enlever du hall" de sa mairie la crèche de Noël pour se conformer à une décision de justice, mais la réinstaller "juste à côté", dans un autre bâtiment municipal.

Saisi par la préfecture de l'Hérault en référé, une procédure d'urgence, le tribunal administratif de Montpellier venait d'ordonner le retrait sous 48 heures de cette crèche de Noël, sous peine d'une astreinte de 2.000 euros par jour de retard.

Le juge a rappelé que "l’installation d’une crèche à titre temporaire à l’initiative d’une personne publique dans un emplacement public n’est légalement possible que lorsqu’elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse".

Il se conforme ainsi à la jurisprudence du Conseil d'Etat, qui a clarifié le droit applicable aux crèches dans les bâtiments publics en novembre 2016 après des décisions contradictoires de plusieurs tribunaux.

"On se réserve le droit de faire appel, mais on va appliquer cette décision à la lettre: on enlève la crèche du hall et on va l'installer juste à côté. Elle est expulsée, on va lui trouver refuge", a déclaré M. Ménard à l'AFP. Dans les faits, la crèche va être exposée jusqu'à Noël à une adresse voisine de l'hôtel de ville, un bâtiment municipal qui sert à des réceptions, ont précisé les services de la mairie.

Robert Ménard, élu rompu aux polémiques et qui fait installer des crèches chaque année, a déjà eu maille à partir avec la justice administrative à ce sujet. Début novembre, le Conseil d'Etat avait définitivement invalidé sa décision prise trois ans plus tôt, en 2014, d'installer une première crèche.

En 2015 et 2016, la mairie avait annoncé opter pour une "dimension plus culturelle et festive" avec une crèche acccompagnée d'un sapin de Noël et d'une boîte aux lettres pour écrire au Père Noël.

Dans sa décision lundi, le juge s'appuie notamment sur des propos tenus par M. Ménard, élu proche du Front National, lors de l'inauguration de la crèche, dans lesquels il "manifeste clairement sa volonté de ne pas tenir compte des décisions de justice" sur ce sujet.

Alors que le magistrat estimait que la crèche installée n'avait aucun "caractère culturel, artistique ou festif", M. Ménard affirme au contraire que la crèche 2017 était présentée dans "une nouvelle version encore plus proche du caractère festif".

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