L'affaire Benalla agite l'Assemblée nationale, débats interrompus temporairement

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Par AFP - Paris
Publié le 19 juillet 2018 - 18:27
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Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy lors d'une séance de questions au gouvernement le 10 juillet 2018 à Paris
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a souhaité "que le gouvernement puisse (...) s'exprimer" au sujet de l'affaire Benalla
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

L'affaire Alexandre Benalla, un collaborateur de l’Élysée montré frappant un manifestant dans une vidéo tournée le 1er mai, agitait jeudi l'Assemblée nationale, faisant déraper l'examen du projet de révision constitutionnelle.

Après une première interpellation de la ministre de la Justice Nicole Belloubet en matinée, des députés de plusieurs bords sont montés au créneau à la reprise des débats dans l'après-midi, enchaînant les "rappels au règlement" pendant plus de deux heures.

"Qu'est-ce qui a justifié que sa hiérarchie, au premier rang le président de la République, a décidé de cacher cette affaire à la justice ?", a demandé le patron des LR Christian Jacob. "Ou alors un procureur a été informé, mais on ne le sait pas", a-t-il ajouté, plaidant qu'"il faut absolument que la lumière soit faite" et qu'"il faudra (..) que le président de la République s'explique".

Pour Éric Coquerel (LFI), "au moins deux personnes connaissaient l'affaire, le directeur de cabinet de M. Macron et M. Macron", et s'ils n'ont pas dénoncé les faits à la justice, cela "paraît une infraction à la loi des plus hautes autorités de l’État". "Ne laissez pas cette affaire pourrir", a lancé Jean-Luc Mélenchon.

Plus tard, le leader Insoumis a affirmé avoir reconnu aux côtés de M. Benalla, sur la vidéo, "l'homme qui (lui) a donné l'ordre de (se) retirer" d'une "marche blanche" fin mars contre l'antisémitisme. "Est-ce qu'à côté des services de sécurité de l’État, qui n'ont jamais été défaillants, un groupe privé s'est auto-attribué le rôle de protection du chef de l’État et d'infiltration des manifestations?", a-t-il interrogé.

Avce l'affaire Benalla, "on est dans un véritable scandale d’État", a dénoncé Sébastien Jumel (PCF).

Parmi d'autres socialistes, Luc Carvounas a affirmé: "Nos compatriotes veulent des réponses", jugeant que "les réponses apportées par l’Élysée se contredisent". "Le ministre de l'Intérieur doit venir devant la représentation nationale", a-t-il réclamé après d'autres.

Coprésident des UDI-Agir-Indépendants, Jean-Christophe Lagarde a jugé que M. Benalla "n'a rien à faire à l’Élysée" et qu'"un véritable Parlement a la possibilité de convoquer un ministre", mais "tant que nous n'aurons pas de Parlement qui équilibre les pouvoirs de l'exécutif, ce genre de choses peut se produire".

La ministre a répondu qu'elle ne "souhait(ait) absolument pas commenter davantage une affaire dont le parquet s'est saisi", "s'il en était autrement, vous me le reprocheriez".

"La République exemplaire en prend un coup" et "la sérénité ne peut être au rendez-vous" pour les débats constitutionnels, a glissé Patrick Hetzel (LR).

Après une longue suspension de séance, le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) a souhaité "que le gouvernement puisse (...) s'exprimer".

Alors que Guillaume Garot (PS) suggérait de ne pas reprendre les débats avant d'avoir entendu un autre représentant du gouvernement que Mme Belloubet, le patron des députés LREM Richard Ferrand a déclaré n'avoir "pas l'impression qu'à ce stade il soit raisonnable de penser (...) qu'il y aurait une volonté d'étouffer quoi que ce soit".

Pour l'opposition, "il s'agit de se saisir d'une situation pour lui donner une dimension plus politique", a-t-il estimé, sous des protestations.

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