Le Gendre, ex-journaliste et entrepreneur, la continuité pour les députés LREM

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Par Anne Pascale REBOUL - Paris (AFP)
Publié le 18 septembre 2018 - 20:17
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Gilles Le Gendre, ici à l'Assemblée nationale le 7 mars 2018, a été élu à la tête des députés LREM le 18 septembre 2018
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© Philippe LOPEZ / AFP/Archives
Gilles Le Gendre, ici à l'Assemblée nationale le 7 mars 2018, a été élu à la tête des députés LREM le 18 septembre 2018
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Homme de "consensus" au caractère tempéré, le député de Paris Gilles Le Gendre, élu haut la main mardi à la tête des députés "marcheurs", est l'héritier de l'ex-titulaire Richard Ferrand, marquant le choix de la continuité pour le groupe majoritaire.

Ancien journaliste et entrepreneur de 60 ans, engagé en politique depuis deux ans, M. Le Gendre était jusqu'alors un des vice-présidents et un des porte-parole du groupe LREM. Il l'a emporté au second tour de ce scrutin interne par 157 voix contre 107 au président de la commission des Affaires économiques Roland Lescure.

Vantant aussitôt, dans sa première question au gouvernement, les plans anti-pauvreté et santé de l'exécutif, le nouveau président de groupe, ovationné par ses collègues LREM et félicité par le Premier ministre, a martelé que "c'est de la justice sociale".

Le député Olivier Véran se félicite d'un "choix assez cohérent" du groupe macroniste, car M. Le Gendre "connaît parfaitement les mécanismes et les enjeux", pour avoir remplacé à plusieurs reprises Richard Ferrand, notamment lors de réunions des plus de 300 députés "marcheurs".

Il voit en cet homme aux lunettes à écailles et aux costumes impeccables, restant poli en toutes circonstances, quelqu'un de "non conflictuel" et "plutôt tourné vers les autres". Plusieurs, comme Fabien Gouttefarde, saluent aussi un homme "consensuel" et "bon à l'oral" - il aime manier le verbe.

Certains grincent cependant en coulisses contre son élection, "pas le choix le plus audacieux pour faire de notre groupe une majorité qui compte". "Ce sera du Ferrand en encore plus docile" à l'égard de l'exécutif, prédit une source LREM.

- Le ticket -

C'est que, selon les mêmes, "le ticket Richard Ferrand-Gilles Le Gendre", l'un "candidat de l'Elysée" fléché pour le perchoir, l'autre "candidat de Matignon" pour lui succéder au groupe, a eu du mal à passer, suscitant des candidatures à foison pour les deux votes successifs.

"Nous sommes absolument tous unis maintenant pour aller de l'avant pour soutenir le programme de réformes du président de la République et du gouvernement", a assuré l'heureux élu à la presse, alors que la rentrée a été chaotique, avec encore dimanche le départ de la députée Frédérique Dumas du groupe LREM vu comme le "Titanic".

Gilles Le Gendre s'est engagé pour commencer à s'entourer d'une première vice-présidente femme - une réponse aux déçus de la parité et de la promotion des femmes aux fonctions clés de la macronie.

Né à Neuilly (Hauts-de-Seine) dans une famille catholique, diplômé de Sciences Po et du Centre de formation des journalistes de Paris, M. Le Gendre a d'abord fait carrière dans la presse économique (l'Usine nouvelle, le Nouvel économiste, l'Expansion), puis a assuré la direction de la communication de la Fnac avant de créer des entreprises de conseil.

Libéral convaincu, engagé dans le mouvement En marche depuis mai 2016, il a emporté la deuxième circonscription de Paris face à l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, puis a œuvré au Palais Bourbon à la structuration du jeune groupe majoritaire.

Élu en juillet 2017 président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), il en a démissionné en janvier pour éviter tout conflit d'intérêt, en raison de ses activités passées de conseil.

Il s'est "positionné de longue date" pour la présidence du groupe LREM, souligne un "marcheur".

M. Le Gendre entend conduire ce collectif à "l'âge adulte", après le travail de Richard Ferrand pour le mener "du berceau à l'adolescence". "Plus de collégialité", "plus de politique" et "plus d'efficacité", a-t-il aussi plaidé dans sa profession de foi de candidat.

"Il sait mieux que quiconque ce qu'il y a à changer. Il était aux premières loges", observe le député Matthieu Orphelin.

parl-reb/chl/jk/al

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