Législatives partielles : LREM à la peine, Les Républicains et le PS résistent

Auteur:
 
Par Dominique CHABROL - Paris (AFP)
Publié le 26 mars 2018 - 15:13
Image
Jean-Pierre Door (LR) à l'assemblée nationale en juillet 2014
Crédits
© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
Jean-Pierre Door à l'assemblée nationale en juillet 2014
© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives

Les six législatives partielles de ces dernières semaines ont montré la difficulté de La République en Marche à s'ancrer dans les territoires, passé l'élan de la présidentielle, et la résistance des forces politiques traditionnelles, à gauche comme à droite.

Des scrutins marqués par une forte abstention et la tendance des électeurs à reconduire les députés sortants, dont l'élection avait été annulée par le Conseil constitutionnel.

La large victoire du candidat Les Républicains dimanche dans la 4e circonscription du Loiret (67% des voix contre 33% à sa concurrente LREM) confirme la bonne tenue des partis traditionnels. A Mayotte en revanche, c'est la candidate soutenue par LREM, Ramlati Ali, qui l'a emporté sur le candidat LR.

Principal enseignement de ces premiers tests électoraux depuis la présidentielle 2017: après l'attentisme du début du quinquennat, les candidats LREM ont dû faire face au mécontentement qui s'installe contre la politique du gouvernement.

"Il y a une question de lisibilité des réformes mises en oeuvre, donc de leur acceptation par une partie des électeurs. Les réformes s'enchaînent, mais chacune laisse des traces", analyse François Miquet-Marty, président de l'institut Viavoice.

Les candidats LREM, Lénaïck Adam et Ramlati Ali, ont été réélus en Guyane et à Mayotte, avec une avance accrue par rapport aux scrutins de juin. Mais le parti d'Emmanuel Macron a surtout perdu un grand nombre de voix par rapport à juin à Belfort (1ère), en Haute-Garonne (8e) et dans le Loiret (4e). Et a perdu un siège en février dans le Val d'Oise (1ère).

Les partielles sont toujours difficiles pour le pouvoir en place et la véritable surprise des six scrutins a été la résistance du parti Les Républicains et du Parti socialiste, pourtant victimes du "dégagisme" des législatives 2017.

- Identités politiques fortes -

Dans ce département, Jean-Pierre Door (LR) qui ne l'avait emporté que de 8 voix en juin sur la candidate LREM Mélusine Harlé, en comptait plus de 6.000 d'avance à l'issue du second tour dimanche.

Des succès dans lesquels le président des Républicains Laurent Wauquiez a vu le retour de son parti, malmené en juin par la vague macronienne. Un "message clair" selon lui du rejet par les Français de la politique du gouvernement.

Surprise également côté PS, dont le candidat Joël Aviragnet a sèchement battu celui de LREM mi-mars en Haute-Garonne avec plus de 70% des voix au second tour. "Quelque chose est en train de se passer" a pu se réjouir le patron des députés PS Olivier Faure avant même de prendre officiellement la tête du Parti socialiste.

Une bonne tenue du PS dans laquelle les analystes voient un retour à gauche d'une partie de l'électorat qui avait rejoint Emmanuel Macron en 2017.

"Dans les territoires, il y a quand même des identités politiques qui ne sont pas aussi rapidement balayées", note François Miquet-Marty, pour qui "il y a un net espace pour un socialisme politique et une droite modérée en termes électoraux".

Désillusion en revanche pour Le Front national et La France insoumise, qui n'ont pas réussi à profiter de ces partielles pour étoffer leurs contingents de députés à l'Assemblée nationale.

Le Conseil constitutionnel a annulé pour des motifs divers les résultats de huit scrutins de juin. Deux partielles restent à venir en avril. A Wallis et Futuna, Napole Polutele (app UDI), élu au 1er tour en juin, part archi-favori. Situation plus équilibrée dans la 5e des Français de l'étranger, où la députée LREM sortante, Samantha Cazebonne, disposait d'une confortable avance.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.